Résumé de la décision :
Mme B..., représentante de ses enfants mineurs, a contesté un jugement du tribunal administratif de Montpellier qui avait rejeté sa demande d'indemnisation de 90 000 euros à l'État, en raison de la lenteur des services consulaires français à Brazzaville à délivrer un visa sanitaire pour sa fille Princilla. Cette dernière est décédée en juillet 2013, et Mme B... a soutenu que le délai d'attente de trois semaines pour obtenir le visa avait compromis ses chances de survie. La Cour administrative d'appel a confirmé le jugement du tribunal administratif, considérant que le décès de Princilla ne pouvait être attribué à la lenteur administrative et que Mme B... n'était pas fondée à rechercher la responsabilité de l'État.
Arguments pertinents :
1. Absence de lien de causalité : La Cour a estimé qu’il n’était pas prouvé que la délivrance rapide du visa aurait pu changer le sort de Princilla, puisque son état de santé était déjà très dégradé à la date de la demande. Elle a noté que "le pronostic vital était déjà très largement engagé" et que des soins palliatifs avaient été nécessaires.
2. Délai d'instruction : Même si le délai d'instruction a été de trois semaines au lieu de deux semaines, le rapport a indiqué que l'allongement de ce délai, même s'il avait été dû à une demande de pièces complémentaires, "ne peut pas davantage être regardé" comme ayant eu une incidence sur l'état de santé de Princilla, compte tenu de la gravité de son état.
3. Rejet de la demande d'indemnisation : En conclusion, la Cour a affirmé que la requête de Mme B... était sans fondement et a rejeté sa demande d'indemnisation, précisant que "sans qu'il soit besoin de se prononcer sur la fin de non-recevoir opposée par le ministre de l'intérieur, Mme B... n'est pas fondée à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Montpellier a rejeté sa demande".
Interprétations et citations légales :
La décision étudiant la responsabilité de l'État s'appuie sur des principes fondamentaux du droit administratif.
- Responsabilité administrative : Selon le Code civil - Article 1240, la responsabilité d'une personne peut être engagée si des dommages sont causés par le fait d'autrui, ce qui nécessite de prouver un lien de causalité entre la faute et le préjudice. Dans ce cas, la Cour a conclu que le lien de causalité n'était pas établi.
- Délai de délivrance de visa : Le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, bien qu'il ne soit pas cité textuellement, encadre les délais administratifs et le droit des étrangers, dans cette affaire,. La Cour a précisé que l’allongement de deux jours lié à une demande de pièces complémentaires "ne peut pas davantage" être considéré comme une cause de responsabilité.
En somme, la décision de la Cour met en lumière la nécessité d'établir un lien causal clair entre les actes des autorités administratives et le préjudice allégué, et souligne l'importance d'une interprétation rigoureuse des délais administratifs dans le cadre de la responsabilité de l'État.