Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A..., brigadier de police, conteste une ordonnance du tribunal administratif de Nice qui avait rejeté sa requête comme manifestement irrecevable. Cette requête visait à l'annulation d'une décision du préfet concernant la modification des dispositions de son arrêté de mise à disposition, ainsi qu'à la condamnation de l'État à lui verser une somme en réparation de son préjudice moral. La Cour a constaté que, bien que le tribunal ait rejeté la requête pour absence de demande préalable, la décision attaquée était effectivement jointe à la requête, ce qui a conduit à l'annulation de cette ordonnance et au renvoi de l'affaire devant le tribunal administratif de Nice. Un montant de 1 500 euros a été alloué à Mme A... au titre des dépens.
Arguments pertinents
1. Irrégularité de l'ordonnance : La Cour a jugé que le président du tribunal administratif de Nice a méconnu les dispositions des articles R. 221-1 et R. 412-1 du code de justice administrative, en écartant la requête de Mme A... pour irrecevabilité sans considérer la décision jointe. Cela va à l'encontre des préceptes juridiques, car "la requête doit, à peine d'irrecevabilité, être accompagnée [...] de la décision attaquée".
2. Absence de demande préalable : Bien que le tribunal ait statué sur l'irrecevabilité en raison de l'absence de demande préalable pour la réparation d'une somme d'argent, la Cour a souligné que la décision qui lie les conclusions à fins d'annulation était bien jointe à la requête, invalidant ainsi le motif d'irrecevabilité.
3. Critère de recevabilité : La Cour a mis en avant que "en l'absence d'une décision de l'administration rejetant une demande formée devant elle par le requérant [...] une requête tendant au versement d'une somme d'argent est irrecevable", mais cela ne pouvait pas être appliqué ici car la décision contestée était présente avec les écritures.
Interprétations et citations légales
Les articles de loi interprétés dans cette décision montrent l’importance du respect des procédures devant le tribunal administratif :
- Code de justice administrative - Article R. 221-1 stipule que « les présidents de formation de jugement [...] peuvent, par ordonnance : [...] Rejeter les requêtes manifestement irrecevables ». Cela précise les conditions dans lesquelles un président peut statuer sur l'irrecevabilité d'une requête.
- Code de justice administrative - Article R. 412-1 précise que « la requête doit, à peine d'irrecevabilité, être accompagnée [...] de la décision attaquée ». Cette disposition est essentielle car elle établit l'obligation d'accompagner la requête de la décision contestée pour assurer sa recevabilité.
- Code de justice administrative - Article R. 421-1 affiche clairement que, « lorsque la requête tend au paiement d'une somme d'argent, elle n'est recevable qu'après l'intervention de la décision prise par l'administration sur une demande préalablement formée devant elle ». La Cour a mis l’accent sur cette nécessité préalable, en indiquant que la décision en question se devait d'être jointe pour que la requête soit considérée.
En somme, la décision de la Cour démontre une protection des droits procéduraux des requérants, soulignant l'importance de mettre en œuvre les procédures statutairement définies avant de considérer une requête comme irrecevable.