Résumé de la décision
La commune de Barjols a demandé l'annulation d'une ordonnance du tribunal administratif de Toulon qui a suspendu un arrêté municipal portant sur l'interdiction de l'installation de compteurs Linky sur son territoire. La commune soutenait que cette interdiction était justifiée par des préoccupations relatives à l'ordre public, notamment des risques sanitaires et de violations de la vie privée. Cependant, la cour a rejeté la requête de la commune, confirmant que celle-ci n'avait pas apporté d'éléments probants justifiant son arrêté.
Arguments pertinents
1. Compétence du maire : La commune argue que le maire avait la compétence pour intervenir dans la police administrative générale en matière d'installation des compteurs Linky. Toutefois, la cour a souligné l'absence de preuves suffisantes pour démontrer que les préoccupations soulevées constituaient un trouble à l'ordre public.
2. Absence de troubles avérés : La commune évoquait des "risques" liés à l’installation des compteurs, tels que des troubles à la santé et à la vie privée. La cour a statué que les allégations de la commune ne reposaient pas sur des éléments probants suffisant, affirmant que "la commune de Barjols n'apporte au soutien de son affirmation aucun élément suffisant et probant".
3. Doute sérieux quant à la légalité : En vertu de l'article L. 2131-6 du Code général des collectivités territoriales, le juge des référés a conclu qu'il y avait place pour un doute sérieux quant à la légalité de l'acte municipal, ce qui a justifié la suspension de l'arrêté.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'énergie - Articles L. 111-52 et L. 341-4 : Ces articles stipulent que la société Enedis, en tant que gestionnaire du réseau électrique, a la responsabilité de déployer les nouveaux compteurs. La cour a donc reconnu son intérêt à intervenir dans cette instance, démontrant ainsi que l’État, représenté par le préfet, agissait en conformité avec ces dispositions.
2. Code de justice administrative - Article L. 554-1 : Cet article indique que pour qu'une demande de suspension soit accordée, il faut qu'un des moyens invoqués "paraît, en l'état de l'instruction, propre à créer un doute sérieux quant à la légalité de l'acte attaqué." Cela souligne le standard juridique exigé pour qu’un acte administratif soit suspendu, ce qui n’a pas été atteint par la commune de Barjols.
3. Code général des collectivités territoriales - Article L. 2131-6, alinéa 3 : Cet article précise que le représentant de l'État peut demander la suspension d'une décision communale s'il existe un doute sérieux sur sa légalité, une condition remplie dans ce dossier.
En conclusion, la décision du tribunal administratif de Toulon a été fondée sur l’absence de preuves suffisantes pour justifier un trouble à l'ordre public, ainsi que sur le principe que l'autorité municipale ne peut agir de façon autonome sans base légale adéquate pour limiter des services publics définis par la loi.