Résumé de la décision
La cour administrative d'appel de Marseille a annulé une ordonnance du 22 mai 2019 du tribunal administratif de Bastia qui avait suspendu un permis d'aménager délivré par le maire de Pianottoli Caldarello à la société Corsea Promotion 36. La cour a jugé que le déféré préfectoral était irrecevable en raison de l'absence de notification conforme des recours, tant gracieux que contentieux, à l'auteur de la décision et au titulaire de l'autorisation. En conséquence, la demande de suspension a été rejetée, et l'État a été condamné à verser 1 500 euros à la commune de Pianottoli Caldarello.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité du déféré : La cour a constaté que la préfète de la Corse-du-Sud n'avait pas respecté les exigences de notification prévues par l'article R. 600-1 du code de l'urbanisme. Bien que la notification du recours gracieux ait été effectuée, celle du déféré n'était pas établie. La cour a affirmé que "la notification du déféré préfectoral n'est pas établie", ce qui entraîne l'irrecevabilité de la demande de suspension.
2. Absence de vérification des formalités : La cour a souligné que le premier juge n'avait pas vérifié si toutes les formalités requises par l'article R. 600-1 avaient été respectées, ce qui a conduit à une irrégularité dans l'ordonnance rendue.
3. Condamnation de l'État : En raison de l'irrecevabilité du déféré, la cour a décidé de mettre à la charge de l'État une somme de 1 500 euros au titre de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui prévoit la possibilité d'une condamnation aux dépens.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 600-1 du code de l'urbanisme : Cet article impose des obligations de notification pour les recours gracieux et contentieux. Il stipule que "le préfet ou l'auteur du recours est tenu, à peine d'irrecevabilité, de notifier son recours à l'auteur de la décision et au titulaire de l'autorisation". La cour a interprété cette exigence comme essentielle pour garantir le droit à un recours effectif.
2. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article permet à la cour de condamner l'État à verser des frais de justice à la partie gagnante. La cour a appliqué cette disposition en raison de l'irrecevabilité du déféré, soulignant que "dans les circonstances de l'espèce, il y a lieu de mettre à la charge de l'État la somme de 1 500 euros".
3. Contrôle des formalités : La cour a insisté sur l'importance du respect des formalités procédurales, affirmant que "faute d'avoir vérifié l'accomplissement de cette formalité, l'ordonnance rendue est irrégulière". Cela souligne le principe selon lequel le respect des règles de procédure est fondamental pour la validité des décisions judiciaires.
En conclusion, cette décision met en lumière l'importance des exigences de notification dans le cadre des recours en matière d'urbanisme et souligne les conséquences d'un manquement à ces obligations.