Résumé de la décision
M. A... B..., représenté par son avocat, a déposé une requête le 2 février 2021 demandant la suspension de l'exécution d'un arrêté préfectoral du 6 novembre 2020, qui ordonnait son éloignement du territoire français. Il contestait également le refus d'un délai de départ volontaire et la fixation de son pays de renvoi. En outre, il demandait à ce que le préfet lui délivre une autorisation de séjour temporaire, ainsi que le paiement de ses frais d'avocat. Le juge des référés a rejeté sa demande en considérant que les conclusions de M. A... B... étaient manifestement irrecevables, ne prouvant pas de changements dans les circonstances justifiant une telle requête.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité manifeste des conclusions : Le juge a souligné que les procédures relatives à l'éloignement des étrangers sont régies par des lignes directrices particulières. Conformément à l'article L. 512-1 III du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, le recours doit être introduit rapidement après notification des mesures contestées. Comme M. A... B... n’a pas démontré de changements dans les circonstances ayant conduit à sa situation, sa demande était irrecevable.
- Citation pertinente : « M. A... B... n'établit ni même n'allègue aucun changement dans les circonstances de droit ou de fait… »
2. Exclusivité de la procédure spéciale : La décision indique que la procédure spéciale prévue par le législateur est exclusive envers d'autres recours, soulignant que les mesures liées à l'éloignement ne peuvent être contestées par un autre biais en dehors de ceux explicitement prévus.
- Citation pertinente : « Cette procédure particulière est exclusive de celles prévues par le livre V du code de justice administrative... »
Interprétations et citations légales
1. Interprétation du Code de justice administrative : L'article L. 521-1 permet au juge des référés d'ordonner la suspension d'une décision administrative lorsque l'urgence est justifiée et qu'il existe un doute sérieux concernant la légalité de cette décision. Cependant, les restrictions imposées aux procédures d'éloignement par la loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 et les articles du code de l'entrée et du séjour des étrangers montrent que le législateur a voulu assurer une certaine célérité dans le traitement des demandes concernant l'éloignement.
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 : « [...] peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision [...] lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer... un doute sérieux quant à la légalité de la décision. »
2. Fonction de la procédure spéciale : L'article L. 512-1 III présente une procédure distincte et accélérée à suivre en raison des caractéristiques des mesures d'éloignement, renforçant l'idée que ces mesures sont sujettes à un traitement rapide et spécifique.
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 512-1 III : « [...] peut demander au président du tribunal administratif l'annulation de l'obligation de quitter le territoire français... dans un délai de quarante-huit heures à compter de leur notification. »
En conclusion, la décision du juge des référés est fondée sur l'irrecevabilité manifeste de la requête de M. A... B... en raison de l'absence de preuves de modifications des circonstances justifiant le recours, éloignant ainsi cette demande des procédures ordinaires en matière d’éloignement des étrangers.