Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme A..., une ressortissante algérienne, conteste un arrêté préfectoral l'obligeant à quitter le territoire français, en se fondant sur l'autorité de la chose jugée d'une décision antérieure du tribunal administratif, ainsi que sur des considérations relatives à sa vie privée et familiale. La cour administrative a rejeté sa requête, considérant qu'il existait des circonstances nouvelles justifiant cette décision, notamment le fait que son fils majeur ne faisait plus l'objet d'une mesure de placement judiciaire. Par conséquent, la cour a confirmé que l'obligation de quitter le territoire français ne portait pas une atteinte disproportionnée à son droit à la vie privée et familiale.
Arguments pertinents
1. Autorité de la chose jugée : Mme A... soutenait que le refus d'un titre de séjour constituait une violation de l'autorité de la chose jugée par le tribunal administratif. La cour a rejeté cet argument, affirmant que les circonstances avaient changé, notamment parce que son fils, devenu majeur, n'était plus sous mesure d'assistance éducative.
> "le moyen tiré de ce qu'en édictant une nouvelle obligation de quitter le territoire français à l'encontre de Mme A..., le préfet aurait méconnu l'autorité de chose jugée du jugement du tribunal administratif de Besançon du 13 octobre 2015 ne peut être accueilli."
2. Droit à la vie privée et familiale : La cour a examiné les arguments de Mme A... selon lesquels son éloignement porterait atteinte à sa vie familiale, considérant que cette atteinte n'était pas disproportionnée. En effet, le document médical fourni ne suffisait pas à justifier que sa présence accrue auprès de son fils était indispensable à son bien-être.
> "l'obligation de quitter le territoire français contesté ne porte pas atteinte au droit au respect de la vie privée et familiale de Mme A... une atteinte disproportionnée aux buts en vue desquelles elle a été prise."
Interprétations et citations légales
1. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : L'article 8 de cette convention est central dans les décisions relatives à la vie privée et familiale. Il permet aux autorités de restreindre ce droit sous certaines conditions, notamment si l'intervention est prévue par la loi et proportionnelle aux nécessités sociales.
> "Toute personne a droit au respect de sa vie privée et familiale. Il ne peut y avoir d'ingérence d'une autorité publique dans l'exercice de ce droit que pour autant que cette ingérence est prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure qui, dans une société démocratique, est nécessaire ..."
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Bien que la décision ne fasse pas référence directe aux articles spécifiques de ce code, elle sous-tend les critères d'admission et d'éloignement des étrangers sur le territoire français. Les autorités doivent prendre en compte les circonstances personnelles des demandeurs, tout en respectant l'ordre public et les politiques migratoires.
3. Application de l'autorité de la chose jugée : Les principes de l'autorité de la chose jugée, inscrits dans le Code de justice administrative, stipulent que les décisions passées ont une valeur contraignante pour des cas similaires sauf en cas de nouvelles circonstances (Code de justice administrative - Article 20).
Conclusion
En résumé, la cour a affirmé que Mme A... n'était pas fondée dans ses contestations, tant sur le plan de l'autorité de la chose jugée que de la protection de sa vie privée. La notion d'une vie familiale stable doit être observée à la lumière des circonstances actuelles, ce qui, dans ce cas, a justifié le maintien de la décision préfectorale. Cela illustre la difficulté pour les étrangers de contester des décisions administratives d'éloignement, surtout dans un contexte où les circonstances personnelles peuvent évoluer.