Résumé de la décision
M. C... B..., ressortissant albanais, a demandé un titre de séjour pour raisons de santé, qui lui a été refusé par le préfet de la Marne. Le tribunal administratif a annulé ce refus en raison d'une irrégularité dans la convocation à l'examen médical, qui ne mentionnait pas la possibilité d'être assisté par un avocat ou un interprète, en violation de l'article R. 313-23 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile. Le préfet a ensuite pris un nouvel arrêté sans consulter à nouveau le collège des médecins, ce qui a également été jugé illégal. La cour a confirmé l'annulation de l'arrêté préfectoral et a ordonné le versement d'une somme à l'avocat de M. B... au titre de l'aide juridictionnelle.
Arguments pertinents
1. Méconnaissance de l'autorité de la chose jugée : La cour a souligné que le jugement du tribunal administratif était exécutoire dès sa notification, même en cas d'appel. Le préfet ne pouvait donc pas opposer un nouveau refus de titre de séjour basé sur un avis jugé irrégulier par le tribunal. La cour a affirmé : « le préfet de l'Aube ne pouvait, dès lors, sans méconnaître l'autorité de la chose jugée par le tribunal, opposer à nouveau à M.B..., un refus de titre de séjour fondé sur un avis du collège des médecins... que le tribunal administratif avait jugé irrégulier. »
2. Droit à l'assistance : La cour a également confirmé que le tribunal administratif n'avait pas commis d'erreur en exigeant que M. B... soit informé de son droit à l'assistance d'un interprète, ce qui est essentiel pour garantir ses droits.
3. Aide juridictionnelle : La cour a statué en faveur de l'avocat de M. B..., en lui accordant une somme de 1 500 euros, conformément aux dispositions de l'article 37 de la loi du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridique.
Interprétations et citations légales
1. Article R. 313-23 du code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile : Cet article stipule que la convocation à l'examen médical doit informer l'intéressé de son droit à l'assistance d'un avocat ou d'un interprète. La cour a interprété cette exigence comme une garantie fondamentale pour assurer le respect des droits de l'individu dans le cadre de la procédure.
2. Code de justice administrative - Article L. 11 : Cet article précise que « Les jugements sont exécutoires ». La cour a appliqué cette disposition pour affirmer que le jugement du tribunal administratif devait être respecté par le préfet, même en cas d'appel.
3. Code de justice administrative - Article L. 4 : Cet article indique que les requêtes n'ont pas d'effet suspensif, sauf disposition contraire. La cour a noté que le préfet n'avait pas demandé de sursis à exécution, renforçant ainsi l'idée que le jugement devait être exécuté immédiatement.
En conclusion, la décision de la cour administrative d'appel a été fondée sur le respect des droits procéduraux de M. B..., l'autorité de la chose jugée, et l'application correcte des dispositions légales relatives à l'aide juridictionnelle.