Résumé de la décision
M. C...-G..., un pharmacien, a contesté un jugement du tribunal administratif de Châlons-en-Champagne qui avait rejeté sa demande de décharge des cotisations d'impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux pour les années 2009 à 2013, liés à ses indemnités journalières de maladie. Il soutenait que ces indemnités devaient être exonérées d'impôt selon l'article 80 quinquies du code général des impôts (CGI). La cour a finalement décidé de rejeter sa requête, confirmant le jugement de première instance.
Arguments pertinents
1. Régularité de la procédure d'imposition : La cour a statué que les irrégularités impliquant les décisions de rejet de réclamation n'affectent pas la régularité de la procédure d'imposition. Elle a précisé que la décision du 5 juin 2015 n'était pas entachée d'incompétence car elle avait été signée par des agents disposant d'une délégation de signature.
> "Les irrégularités qui peuvent entacher la décision par laquelle le directeur départemental des finances publiques rejette une réclamation contentieuse n'ont d'influence ni sur la régularité de la procédure d'imposition ni sur le bien-fondé des impositions contestées."
2. Bien-fondé de l'imposition : M. C...-G... ne pouvait pas bénéficier de l'exonération prévue à l'article 80 quinquies du CGI car les indemnités avaient été versées par un organisme de prévoyance (AGIPI) et non par les organismes de sécurité sociale visés par la disposition.
> "L'exonération prévue par cette dernière disposition ne s'applique qu'aux indemnités journalières versées par les organismes de sécurité sociale et non à des indemnités complémentaires..."
3. Principe d'égalité devant l'impôt : La cour a souligné qu'elle n'avait pas compétence pour examiner une éventuelle méconnaissance des principes constitutionnels, étant donné que le principe d'égalité devant l'impôt n'était pas violé. Le Conseil constitutionnel avait déjà statué sur la conformité de l'article 80 quinquies avec le principe d'égalité.
> "Il n'appartient pas au juge administratif… de se prononcer sur un moyen tiré de la méconnaissance par la loi de principes constitutionnels."
4. Convention européenne des droits de l'homme : M. C...-G... a également évoqué des violations présumées de la Convention européenne des droits de l'homme, mais n'a pas démontré comment les impositions contestées portaient atteinte aux droits reconnus par cette convention.
> "Il n'établit pas en quoi les impositions contestées porteraient atteinte à ces dispositions."
Interprétations et citations légales
- Code Général des Impôts - Article 79 : Ce texte mentionne que "Les traitements, indemnités, émoluments, salaires, pensions et rentes viagères concourent à la formation du revenu global". Cela pose la base sur laquelle les revenus y compris les indemnités doivent être considérés pour l'impôt sur le revenu.
- Code Général des Impôts - Article 80 quinquies : Cet article précise que seules les indemnités journalières versées par les organismes de sécurité sociale sont exonérées d'impôt. La cour a conclu que, puisqu'il a reçu ses indemnités de l'AGIPI, elles n'étaient pas éligibles à cette exonération.
> "Les indemnités journalières versées par les organismes de sécurité sociale... sont soumises à l’impôt sur le revenu".
- Constitution - Article 61-1 : Dans ce cadre, la cour a rappelé qu'elle ne peut pas se prononcer sur des moyens de contestation qui invoquent une atteinte à des principes constitutionnels, sauf dans les cas où la question prioritaire de constitutionnalité est soumise.
- Article L. 761-1 du code de justice administrative : La cour a également décidé qu'aucune somme ne serait mise à la charge de l'État car ce dernier n'était pas la partie perdante dans le litige.
En conclusion, la cour a solidement soutenu sa décision sur la base d'interprétations précises des textes législatifs concernés, en affirmant que la situation de M. C...-G... ne répondait pas aux critères d'exonération d'impôt qu'il cherchait à invoquer.