Résumé de la décision
M. et Mme J... ont interjeté appel d'un jugement du tribunal administratif de Nancy qui avait ordonné une expertise avant de statuer sur leur demande de réparation pour des préjudices subis lors de la prise en charge de leur fille C... F... par le CHRU de Nancy. Les requérants contestent l'utilité de cette expertise, estimant que les preuves étaient suffisantes pour établir la responsabilité de l'hôpital. La cour a rejeté leur requête, confirmant l'utilité de l'expertise pour examiner les manquements liés au diagnostic de l'enfant.
Arguments pertinents
1. Utilité de l’expertise : La cour a affirmé que l'expertise était nécessaire pour établir les manquements dans le diagnostic de l'enfant. Elle a rejeté l'argument des requérants selon lequel les éléments de preuve étaient suffisants pour conclure à la faute du CHRU.
> "la seule existence d'une erreur de diagnostic ne saurait suffire à caractériser une faute."
2. Différence entre opinion et preuve : La cour a également souligné que les rapports produits, qu'ils soient de la part des requérants ou du défendeur, n'avaient pas été établis dans le cadre d'une expertise contradictoire, ce qui rendait leur poids limité pour la décision.
> "les éléments qui ont été soumis à l'instruction [...] sont insuffisants pour permettre au tribunal de se prononcer, en toute connaissance de cause".
Interprétations et citations légales
La décision a fait référence à l'article R. 621-1 du Code de justice administrative, qui stipule que le tribunal peut ordonner une expertise "avant dire droit" pour éclairer sa décision.
> Code de justice administrative - Article R. 621-1 : "La juridiction peut, soit d'office, soit sur la demande des parties ou de l'une d'elles, ordonner, avant dire droit, qu'il soit procédé à une expertise sur les points déterminés par sa décision."
La cour a implémenté cette disposition pour justifier l'ordonnance d'expertise, considérant que les doutes sur le diagnostic du CHRU nécessitaient une évaluation plus rigoureuse. Ce jugement repose sur l'idée que l'appréciation des fautes commises par l'hôpital ne peut pas se baser uniquement sur des rapports non contradictoires, soulignant ainsi l'importance de la procédure d'expertise dans le cadre des litiges portant sur la responsabilité médicale.
La cour a également rejeté l'argument selon lequel la relaxe des parents des accusations de maltraitance dans le cadre judiciaire affectait la capacité du tribunal à apprécier la faute médicale, renforçant ainsi sa position sur la nécessité de l'expertise pour démêler les questionnements liés au diagnostic :
> "[...] la décision par laquelle le tribunal judiciaire a condamné ces experts est, par elle-même, sans incidence sur la caractérisation de manquements aux règles de l'art lors de la prise en charge de l'enfant au CHRU".
Cette décision met donc en avant la nécessité d'un examen expert pour éclairer les faits et encadrer juridiquement la responsabilité des établissements de santé dans des affaires complexes impliquant des préjudices médicaux.