Résumé de la décision
Mme C... B..., infirmière dans l'établissement public de santé Alsace Nord (EPSAN), a présenté sa démission qui a été acceptée pour effet au 1er juin 2017. Elle a ensuite demandé à bénéficier d'une allocation d'aide au retour à l'emploi, qui a été refusée par le directeur de l'EPSAN. Le tribunal administratif de Strasbourg a annulé cette décision par un jugement du 15 février 2018, en raison de la légitimité de la démission de Mme B.... En appel, l'EPSAN conteste cette décision. Toutefois, la cour a constaté que le litige tombe sous la compétence du Conseil d'État, qui statuera en tant que juge de cassation, et a décidé de transmettre le dossier au Conseil d'État.
Arguments pertinents
1. Erreur de droit : L'EPSAN soutient que le tribunal a fondé son jugement uniquement sur une présomption de la légitimité de la démission sans examiner les circonstances spécifiques de l'affaire. L'EPSAN affirme que les raisons de convenance personnelle motivant la démission de Mme B... excluent la légitimité de celle-ci.
2. Charge de la preuve : L'EPSAN conteste que Mme B... n'a pas prouvé qu'elle était en recherche active d'emploi. Ce point soulève la question de la charge de la preuve, qui est essentielle dans ce type de litige.
3. Changement de résidence : L'EPSAN argumente que, étant donné le principe selon lequel une démission est considérée comme illégitime si le changement de résidence n'est pas établi dans les délais appropriés, cela remet en question le fondement de la demande de Mme B....
En outre, la cour a souligné, se basant sur l'article R. 811-1 du code de justice administrative, que les litiges relatifs aux droits attribués en faveur des travailleurs privés d'emploi sont exclusivement de la compétence du Conseil d'État.
Interprétations et citations légales
Code de justice administrative - Article R. 811-1 :
Cet article précise que "toute partie présente dans une instance devant le tribunal administratif peut interjeter appel". Il est important de noter qu'il énumère explicitement les types de litiges qui ne relèvent pas de l'appel devant la cour administrative d'appel, mais qui doivent être portés devant le Conseil d'État en tant que juge de cassation. Par conséquent, la cour administrative d'appel a réussi à conclure que "la requête présentée par l'EPSAN se rapporte à un litige relatif aux prestations, allocations ou droits attribués en faveur des travailleurs privés d'emploi", ce qui installe la compétence du Conseil d'État.
Accord d'application n°14 du 14 mai 2014 :
L'EPSAN se réfère probablement à cet accord pour établir que la présomption d'une démission légitime doit être basée sur un examen des circonstances, plutôt que sur une simple présomption. Ainsi, les textes juridiques en lien avec ce cas nécessitent un examen attentif des réalités des faits pour établir la légitimité d’une démission.
Conclusion
La décision de transmettre le dossier au Conseil d'État reste principalement fondée sur des considérations de compétence juridictionnelle, tandis que les arguments mis en avant par l'EPSAN et Mme B... portent sur des questions de preuve et de légitimité de la démission. Les débats à venir au Conseil d'État pourront approfondir les éléments juridiques soulevés et clarifier la question de la légitimité d'une démission dans ce cadre juridictionnel spécifique.