Résumé de la décision
La SNC Angers Montpellier Invest Hôtels a contesté l'ordonnance du tribunal administratif de Nantes qui avait rejeté sa demande de décharge de la cotisation foncière des entreprises (CFE) et de la taxe pour frais de chambres de commerce et d'industrie pour l'année 2017. Elle arguait que sa CFE devait être recalculée en tenant compte de la valeur locative de 2016, liée à un litige pendante sur cette même cotisation pour 2016. En appel, la cour a rejeté la requête, considérant que la société ne fournissait pas d'éléments suffisants pour étayer sa demande de dégrèvement.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité et insuffisance des moyens : Le ministre de l'économie a conclu au rejet de la requête en arguant de l'irrecevabilité de la demande en première instance, en soulignant qu'aucune critique n'était formulée à l'encontre de l'ordonnance attaquée. La cour a statué que les nouveaux moyens soulevés en appel ne pouvaient pas corriger l'irrecevabilité initiale. En effet, elle a précisé que "le moyen, qui est nouveau en appel, relatif à l'application des règles de neutralisation des effets de la révision foncière des locaux professionnels...n'est pas susceptible de rendre recevable la demande de décharge".
2. Absence de preuves : La cour a également noté que la société n'a pas apporté d'éléments concrets justifiant les calculs qu'elle avançait, ce qui a conduit à la conclusion selon laquelle "elle n'apporte à l'appui de ce moyen aucun élément ni aucune précision permettant à la cour d'en apprécier le bien-fondé".
Interprétations et citations légales
L'affaire repose sur l'application de plusieurs textes de loi et des principes de procédure administrative, notamment :
- Code de justice administrative - Article R. 222-1 : Cet article stipule que certaines requêtes peuvent être rejetées sans instruction si elles sont manifestement irrecevables. La cour a appliqué ce texte en considérant que la première instance avait légitimement rejeté la demande de décharge pour manque d'exposé des moyens.
- Loi de finances rectificative pour 2010 : Bien que la requérante évoque des dégrèvements ayant trait à cette loi, le manque d'éléments précis pour appuyer ses calculs a conduit la cour à ne pas prendre en compte ses arguments.
Ces aspects montrent que l'absence de justifications suffisantes dans le cadre d'une litige fiscal peut mener à l'irrecevabilité d'une requête, conformément aux règles énoncées par le Code de justice administrative, et que l'introduction de nouveaux moyens en cours d'appel reste soumise à des normes strictes de recevabilité.