Résumé de la décision
M. et Mme B... ont contesté un jugement du tribunal administratif de Caen qui avait rejeté leur demande de décharge d'impositions supplémentaires liées à des travaux de rénovation réalisés en 2013 dans un restaurant qu'ils possèdent. Ces travaux, qui consistaient en le remplacement de fenêtres, avaient été qualifiés d’amélioration et donc non déductibles selon l’article 31 du code général des impôts. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif en considérant que ces dépenses n’étaient pas éligibles à la déduction.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande en décharge : Le ministre a soutenu que la demande de décharge était irrecevable en raison de l’absence de moyens juridiques quant au rehaussement des bénéfices non commerciaux, ce qui a été accepté par la cour. La cour a souligné que « la demande de décharge de cette dernière somme n'est assortie d'aucun moyen et doit donc être rejetée ».
2. Nature des travaux : La cour a analysé la nature des travaux réalisés, concluant que le remplacement des fenêtres ne s’apparentait pas à une simple réparation ou entretien, mais plutôt à une amélioration, ce qui exclut leur déductibilité selon l'article 31 du code général des impôts. En effet, la cour a noté que « ces travaux ne peuvent pas être considérés comme des travaux de réparation ou d'entretien mais comme des travaux d'amélioration ».
3. Conditions de déductibilité : La cour a rappelé les conditions de déductibilité selon l'article 31 du code général des impôts, qui précise que seules les dépenses de réparation et d'entretien sont déductibles, à l'exception des travaux d'amélioration, construction ou agrandissement. Cela a été une base clé pour refuser la déductibilité des dépenses encourues par M. et Mme B...
Interprétations et citations légales
L’interprétation des dispositions de l'article 31 du code général des impôts a été cruciale dans cette décision. Cette loi stipule que :
- CGI - Article 31 : « I. Les charges de la propriété déductibles pour la détermination du revenu net comprennent : / 1° Pour les propriétés urbaines : / a) Les dépenses de réparation et d'entretien effectivement supportées par le propriétaire ; (...) b bis) Les dépenses d'amélioration afférentes aux locaux professionnels et commerciaux : [...] à l'exclusion des frais correspondant à des travaux de construction, de reconstruction ou d'agrandissement... »
Cette détermination est essentielle car elle définit clairement les charges déductibles. La cour a souligné que les travaux de remplacement des fenêtres apportaient « un élément de confort nouveau », ce qui les qualifiait d’amélioration et non de réparation. Ainsi, bien que les contribuables aient fait valoir que les travaux étaient nécessaires pour assurer l’exploitation du restaurant, ils ne remplissaient pas les critères de déductibilité définis par la législation fiscale.
Dans ce contexte, les juges administratifs ont démontré l'importance d’analyser la nature et l'impact des travaux effectués sur la propriété pour déterminer leur déductibilité fiscale. Cette décision met en évidence la rigueur des critères de déductibilité et montre que les efforts des contribuables doivent se conformer strictement aux dispositions fiscales pour éviter une requalification par l'administration.