Résumé de la décision
M. C... B... G..., citoyen égyptien, avait demandé un visa de court séjour pour des raisons familiales, lequel lui avait été refusé. Après plusieurs recours, les autorités consulaires ont finalement délivré le visa, mais M. B... G... a introduit une demande au tribunal administratif de Nantes pour contester la décision. Le président de la 9ème chambre a conclu qu'il n'y avait pas lieu de statuer sur cette demande, mais a rejeté la demande de mise à la charge de l'État de 1 800 euros au titre des frais de litige. M. B... G... a fait appel de cette décision. La cour a confirmé l'ordonnance du tribunal, jugeant que l'État n'était pas la partie perdante dans cette instance.
Arguments pertinents
1. Sur la décision de rejet des frais : La cour a souligné que le président du tribunal n'avait pas fait une appréciation inexacte des circonstances, en ce qui concerne la demande de M. B... G... liée aux frais d'instance. La décision de ne pas mettre à la charge de l'État les frais demandés était conforme à l'article L. 761-1 du code de justice administrative, qui permet au juge de ne pas condamner à frais en tenant compte de l'équité ou de la situation économique des parties.
> « Par suite, les conclusions de M. B... G... tendant à ce que la Cour mette à la charge de l'Etat, au titre de l'instance portée devant le tribunal administratif, une somme de 1 800 euros doivent être rejetées. »
2. Sur la qualité de partie perdante : La cour a précisé que l’État, en raison de l’octroi ultérieur du visa, ne pouvait être qualifié de partie perdante dans la présente instance. Cela a conduit à la décision de ne pas mettre les frais à la charge de l'État.
> « Les dispositions précitées de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce que soit mise à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, la somme que M. B... G... demande au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. »
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article L. 761-1 : Cet article stipule que le juge peut condamner la partie perdante à verser une somme pour les frais non compris dans les dépens. L’appréciation de la partie « perdante » est laissée à la discrétion du juge, qui doit parfois tenir compte des circonstances économiques des parties.
> Code de justice administrative - Article L. 761-1 : « Dans toutes les instances, le juge condamne la partie tenue aux dépens ou, à défaut, la partie perdante, à payer à l'autre partie la somme qu'il détermine, au titre des frais exposés et non compris dans les dépens. »
2. Équité et situation économique : La décision souligne l'importance d'une approche équitable concernant la répartition des frais. Le juge, dans l'application de cet article, peut décider qu'il n'y a pas lieu à condamnation selon les considérations de l'équité ou de circonstances particulières.
> « Le juge tient compte de l'équité ou de la situation économique de la partie condamnée. Il peut, même d'office, pour des raisons tirées des mêmes considérations, dire qu'il n'y a pas lieu à cette condamnation. »
En conclusion, la cour a adapté strictly l'application de l'article L. 761-1 au cas particulier, soutenant sa décision par des éléments factuels et juridiques, ce qui témoigne d'une approche rigoureuse du droit administratif.