Résumé de la décision
La commune de Colleville-sur-Mer a été condamnée par la cour administrative d'appel de Nantes à exécuter un arrêt de 2019, qui lui ordonnait de restituer une parcelle de terrain irrégulièrement occupée. En raison de l'inaction de la commune, M. A... a sollicité l'exécution de cet arrêt, entraînant la prononciation d'une astreinte de 20 euros par jour de retard. Le tribunal a constaté que la commune n'avait pas justifié avoir exécuté l'arrêt, et a donc ordonné le versement d'une somme de 1 560 euros à M. A..., tout en rejetant ses demandes de remboursement de frais.
Arguments pertinents
1. Inexécution de la décision antérieure : La cour a statué sur le manquement de la commune à exécuter l'arrêt n° 18NT00768 du 30 avril 2019, entraînant une astreinte au motif que "la commune de Colleville-sur-Mer, qui n'a pas produit de mémoire, n'avait pas communiqué au greffe de la cour copie des actes justifiant des mesures prises pour exécuter son arrêt".
2. Liquidation de l'astreinte : La cour a recueilli les éléments de preuve et a constaté que la commune n'avait pas agi, ce qui justifie la liquidation de l'astreinte pour la période du 5 juillet 2021 au 21 septembre 2021, soit "1 560 euros" au total, conformément à la décision du 21 mai 2021.
3. Rejet des frais : La cour a estimé qu'il n'était pas justifié de mettre à la charge de la commune les frais engagés par M. A..., se fondant sur les circonstances de l'espèce.
Interprétations et citations légales
1. Code de justice administrative - Article L. 911-1 : Cet article stipule que "lorsque sa décision implique nécessairement qu'une personne morale de droit public... prenne une mesure d'exécution... la juridiction, saisie de conclusions en ce sens, prescrit, par la même décision, cette mesure assortie, le cas échéant, d'un délai d'exécution". Cela signifie que la cour a le pouvoir d'imposer directement des mesures d'exécution lorsqu'elle constate un manquement.
2. Code de justice administrative - Article L. 911-4 : Il précise qu'en cas d'inexécution d'un jugement, la partie intéressée peut demander à la juridiction d'assurer l'exécution, renforçant ainsi le pouvoir de la cour de contrôler et d'imposer des mesures d'exécution claires et contraignantes.
3. Code de justice administrative - Article L. 911-7 : Cet article stipule que “en cas d'inexécution totale ou partielle ou d'exécution tardive, la juridiction procède à la liquidation de l'astreinte qu'elle avait prononcée”. Cela a été appliqué pour déterminer le montant de l'astreinte due par la commune, qui, en l'occurrence, s'élevait à 1 560 euros.
La décision révèle ainsi l'importance du respect des jugements administratifs et souligne le pouvoir des cours administratives d'appel de veiller à leur exécution. Elle souligne également les implications financières pour les collectivités publiques en cas de manquement à leurs obligations.