Résumé de la décision
M. C...D..., propriétaire d'une centrale hydroélectrique au Moulin de l'Ermitage, a formé appel contre un jugement du tribunal administratif de Nantes qui avait rejeté la requête de M. F...E... visant à faire reconnaître le droit fondé en titre à l'usage de l'eau du Moulin. La cour d'appel a statué sur la recevabilité de la requête, concluant que M. D... n'avait pas qualité pour reprendre l'instance après le décès de M. E..., car il n'était pas héritier et n'avait pas déposé de mémoire distinct en tant qu'intervenant. En conséquence, la cour a rejeté la requête d'appel comme irrecevable.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la requête d'appel
La cour conclut que M. D... n'ayant pas la qualité d'héritier et ne pouvant pas représenter la succession de M. E..., n'avait pas le droit de reprendre l'instance. Ainsi, la requête d'appel est déclarée irrecevable. La cour argumente :
_"M. D..., ... n'est pas l'héritier de M.E..., ne pouvait reprendre ... l'instance qu'il avait introduite devant le tribunal administratif."_
2. Juridiction de la cour
La cour rappelle que la procédure est suspendue par le décès de l'une des parties :
_"Dans les affaires qui ne sont pas en état d'être jugées, la procédure est suspendue par la notification du décès de l'une des parties."_ (Code de justice administrative - Article R. 634-1).
3. Absence de qualité pour procéder
La cour souligne que M. D... ne peut être regardé comme une partie de première instance en raison de l'absence d'un mémoire distinct pour l'intervention :
_"une telle intervention ne saurait être admise en l'absence de présentation de conclusions par un mémoire distinct."_
Interprétations et citations légales
1. Article R. 634-1 du Code de justice administrative
Ce texte stipule que la notification du décès d'une partie suspend la procédure. Cette suspension demeure jusqu'à ce qu'une mise en demeure pour reprendre l'instance soit effectuée. Cela indique clairement que le droit de représenter une partie décédée revient à ses héritiers et non à des tiers, même si ces derniers sont devenus propriétaires des biens concernés.
2. Exigence d'un mémoire distinct pour les interventions
La cour insiste sur le fait que M. D..., en tant que propriétaire, ne peut pas se substituer à M. E... sans un mémoire d'intervention distinct :
_"une telle intervention ne saurait être admise en l'absence de présentation de conclusions par un mémoire distinct."_
3. Qualification d'héritier
Pour que M. D... puisse avoir qualité pour agir à la place de M. E..., il eût fallu qu'il prouve son statut d'héritier ou qu'il rejoigne l'instance par la voie d'une intervention à l'initiative de la successeur de M. E..., ce qu'il n'a pas fait.
Conclusion
La décision de la cour d'appel repose principalement sur des questions de recevabilité liées à la qualité des parties. Le respect des formalismes procéduraux en matière de succession est souligné, et l'absence de mémoire distinct par M. D... pour se constituer partie à l'opération influent directement sur le sort de sa requête, entraînant son rejet en tant qu'irrecevable.