Résumé de la décision
Mme B..., ressortissante guinéenne, a fait appel d'un jugement du tribunal administratif d'Orléans du 14 janvier 2016 qui a rejeté sa demande d'annulation d'une décision du préfet du Loir-et-Cher du 14 mars 2013, estimant qu'il était territorialement incompétent pour statuer sur sa demande de titre de séjour, ainsi que des décisions implicites de rejet de ses demandes ultérieures et d'une demande d'indemnisation. La cour administrative d'appel a confirmé le jugement en considérant que Mme B... n'avait pas établi sa domiciliation dans le département mentionné à la date de la décision contestée, et que le préfet avait bien examiné les demandes ultérieures, rendant inopérants les moyens soulevés par Mme B...
Arguments pertinents
1. Incompétence territoriale : La cour a statué que la requérante n'avait pas démontré sa domiciliation dans le département du Loir-et-Cher au moment où la décision administrative a été prise, ce qui valide l'argument du préfet concernant son incompétence.
- "à défaut d'établir sa domiciliation dans le département du Loir-et-Cher à la date du 14 mars 2013, la requérante n'est pas fondée à soutenir que le préfet aurait entaché sa décision d'illégalité."
2. Décisions implicites : La cour a également jugé que les demandes ultérieures avaient fait l'objet de décisions explicites, remplaçant ainsi les décisions implicites résultant du silence administratif.
- "l'ensemble des moyens soulevés par la requérante à l'encontre de ces décisions implicites de rejet sont inopérants et ne peuvent qu'être écartés."
3. Refus d'injonction : Enfin, la cour a considéré qu'il n'y avait pas lieu de prononcer d'injonction envers le préfet, étant donné qu'aucune mesure d'exécution n'était nécessaire suite à leur décision de rejet.
- "le présent arrêt, qui rejette la requête de Mme B..., n'appelle aucune mesure d'exécution."
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
- Article R. 311-1 : Cet article précise les règles concernant les demandes de titre de séjour, notamment les conditions de compétence territoriale. L'interprétation retenue par la cour souligne l'importance de la domiciliation pour déterminer la compétence.
2. Code de justice administrative :
- Article L. 761-1 : Cet article établit les conditions sous lesquelles le juge peut condamner l'État à verser des frais non compris dans les dépens. Dans cette décision, la cour a souligné que l'État n'étant pas la partie perdante ne pouvait être condamné à verser les frais demandés par Mme B...
- "ces dispositions font obstacle à ce que soit mis à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans la présente instance, le versement de la somme que Mme B... demande."
3. Loi n° 91-647 du 10 juillet 1991 :
- Cette loi, relative à l'aide juridictionnelle, a été examinée dans le contexte de la demande de Mme B..., qui a été rejetée pour caducité. Cela démontre l'importance du respect des délais dans le cadre des procédures administratives et judiciaires.
Conclusion
La décision de la cour administrative d'appel a confirmé le rejet des demandes de Mme B... en soulignant des éléments clés tels que la domiciliation pour la compétence territoriale, la validité des décisions explicites sur les demandes ultérieures et l'impossibilité d'accorder des frais à charge de l'État. Cette décision rappelle l'importance des aspects procéduraux dans les appels en contentieux administratif.