Résumé de la décision :
M. D...B..., réfugié soudanais en France, et sa femme, Mme E..., citoyenne marocaine, ont contesté le rejet de leur demande de visa de long séjour par l'autorité consulaire française à Fès. La Commission de recours contre les décisions de refus de visa a également été saisie, mais la commission n'a pas pu identifier la demande de visa de long séjour à laquelle ils faisaient référence, faute de preuves. Le tribunal administratif de Nantes a rejeté leur demande par un jugement du 20 juin 2018. En appel, le tribunal a confirmé le rejet, déclarant que les requérants ne pouvaient pas demander l'annulation d'une décision inexistance.
Arguments pertinents :
1. Irrecevabilité de la demande : Le tribunal a souligné que les requérants n'avaient pas produit de preuves suffisantes concernant la demande de visa de long séjour, notant que la commission de recours ne pouvait identifier une telle demande. Ceci a conduit à conclure que le recours était dirigé contre une décision inexistant : "en l'absence de preuve de l'existence d'une demande de visa de long séjour régulièrement présentée, les conclusions des requérants sont dirigées contre une décision inexistante et doivent ainsi être rejetées."
2. Absence de fondement des moyens soulevés : Le ministre de l'Intérieur a soutenu que les arguments des requérants n'étaient pas fondés. En l'absence de documents et de justifications appropriées, le tribunal a statué que les revendications des requérants étaient infondées.
Interprétations et citations légales :
1. Article 8 de la Convention Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) : Les requérants ont soutenu que le refus de visa était contraire à cet article, qui protège le droit au respect de la vie familiale. Cependant, le tribunal a estimé que la décision de refusal pouvait être justifiée au regard des procédures administratives relatives aux demandes de visa, comme mentionné dans la décision : "aucun des moyens soulevés par les requérants n'est fondé."
2. Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article se réfère à l’obligation de l'État de supporter les frais d’instance dans certains cas. Dans cette décision, il a été relevé que les requérants étaient bien conscients que leurs conclusions étaient infondées, ce qui a conduit à leur demande d’une condamnation de l’État à payer des frais d’avocat n'a pas été retenue : "leurs conclusions tendant à l'application des dispositions combinées de l'article L. 761-1 du code de justice administrative doivent également être rejetées."
3. Loi du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridique - Article 37 : Cet article a trait à la prise en charge des frais au titre de l'aide juridictionnelle. Le tribunal a estimé que cette disposition ne pouvait pas s'appliquer dans le cadre où la requête était rejetée pour irrecevabilité.
Cette analyse souligne la rigueur des procédures administratives et l'importance de fournir des preuves tangibles lors des demandes de visa, ainsi que les implications juridiques des refus de visa et les recours qui peuvent en découler.