Résumé de la décision
M. de la Selle, propriétaire d'une parcelle à Jouy-le-Potier, a demandé la requalification de certains écoulements d'eau traversant sa propriété en fossés, après que le préfet du Loiret a refusé cette demande. Suite à un recours gracieux et à un jugement du tribunal administratif d'Orléans annulant les décisions du préfet, le ministre de la transition écologique et solidaire a fait appel. La cour a confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant l'appel du ministre et ordonnant à l'État de verser 1 500 euros à M. de la Selle pour les frais liés au litige.
Arguments pertinents
1. Régularité du jugement : La cour a constaté que le jugement attaqué avait été signé conformément aux exigences de l'article R. 741-7 du code de justice administrative, écartant ainsi l'argument du ministre sur ce point.
2. Existence d'un cours d'eau : La cour a examiné les critères définis par l'article L. 215-7-1 du code de l'environnement, qui stipule qu'un cours d'eau doit avoir un lit naturel, être alimenté par une source et présenter un débit suffisant. La cour a noté qu'aucune source ni débit n'avait été constaté lors d'une expertise de 2015, et que les arguments du ministre ne suffisaient pas à contredire cette expertise.
> "L'Etat ne saurait remettre en cause cette expertise en se bornant à soutenir qu'elle a été réalisée lors d'une année de particulière sécheresse."
3. Requalification en fossés : La cour a conclu que le ministre n'avait pas prouvé que les écoulements traversant la propriété de M. de la Selle répondaient aux critères d'un cours d'eau, justifiant ainsi l'annulation des décisions du préfet.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'environnement - Article L. 215-7-1 : Cet article définit les critères d'un cours d'eau, stipulant qu'il doit s'agir d'un écoulement d'eaux courantes dans un lit naturel, alimenté par une source et présentant un débit suffisant la majeure partie de l'année. La cour a appliqué ces critères pour évaluer la situation de M. de la Selle.
2. Code de justice administrative - Article R. 741-7 : Cet article précise les conditions de signature des décisions des tribunaux administratifs. La cour a confirmé que le jugement avait été signé conformément à ces exigences, ce qui a permis de rejeter l'argument du ministre concernant la régularité du jugement.
3. Évaluation des expertises : La cour a mis en avant l'importance de l'expertise de 2015, considérée comme plus récente et pertinente par rapport à celle de 2006, soulignant que les conditions hydrologiques peuvent varier d'une année à l'autre.
> "Cette étude est trop ancienne pour contredire utilement l'expertise de 2015."
En conclusion, la décision de la cour repose sur une analyse rigoureuse des faits et des textes de loi, confirmant la légitimité de la requalification demandée par M. de la Selle et rejetant les arguments du ministre.