Résumé de la décision
M. E..., un ressortissant ukrainien, conteste un jugement du tribunal administratif de Rennes qui a rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté de la préfète d'Ille-et-Vilaine l'obligeant à quitter le territoire français dans un délai de 30 jours. Dans son appel, il invoque des motifs tels que l'absence de prise en compte de sa situation médicale, un défaut d'examen de sa situation personnelle, et l'applicabilité de l'article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme. La cour a rejeté sa requête en considérant que l'arrêté contesté ne portait pas atteinte à sa vie privée et familiale de manière disproportionnée.
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Arguments pertinents
1. Sur la régularité du jugement :
Le tribunal a constaté l'absence d'éléments démontrant que les troubles psychologiques de M. E... nécessitaient son maintien sur le territoire français, et a donc conclu que le premier juge n'avait pas omis de traiter ce point. Le jugement signale :
> “Par suite, le requérant n'est pas fondé à soutenir que le premier juge aurait omis de répondre au moyen tiré de ce que la décision contestée serait entachée d'une erreur manifeste d'appréciation au regard de son état de santé.”
2. Sur les conclusions à fin d'annulation :
La cour a souligné que M. E... et sa compagne vivent en France sans attache familiale et que les documents médicaux fournis ne suffisent pas à établir la gravité de ses problèmes de santé. De plus, sa demande d'asile avait été définitivement rejetée auparavant. Cela mène à la conclusion suivante :
> “M. E..., dont la demande d'asile a d'ailleurs été définitivement rejetée... n'est pas fondé à soutenir qu'en l'obligeant à quitter le territoire français, la préfète d'Ille-et-Vilaine aurait porté une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale.”
3. Sur le rejet des conclusions subsidiaires :
Les conclusions d'injonction et les demandes relatives à l'aide juridictionnelle ont également été rejetées, car elles dépendent du rejet de ses conclusions principales.
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Interprétations et citations légales
1. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales :
M. E... a évoqué une violation potentielle de l'article 3 de cette Convention. Toutefois, le tribunal a interprété cet article à l'aune des éléments fournis par M. E..., concluant que sa situation n’imposait pas de laisser cette personne sur le territoire, aucune preuve substantielle n'étant apportée concernant ses soins médicaux :
> “… cette décision n'a pas été prise en méconnaissance des stipulations de l'article 3 de la convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales.”
2. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile :
Le tribunal a fait référence à ce code pour rappeler que l'hébergement en France d'étrangers en situation irrégulière doit être justifié par des attaches familiales ou des motifs d'ordre public, ce qui n'est pas le cas ici.
3. Code de justice administrative - Article L. 761-1 :
Les conclusions relatives aux frais de justice ont également été vues sous cet angle, étant jugées non fondées par la cour, compte tenu du rejet de la requête principale :
> “Les conclusions aux fins d'injonction présentées par M. E... et celles tendant au bénéfice des dispositions... doivent être rejetées par voie de conséquence du rejet de ses conclusions principales.”
Dans l’ensemble, la décision de la cour montre une approche rigoureuse face aux conditions d’admission des étrangers et une interprétation strictement factuelle des arguments présentés par M. E... en relation avec ses droits.