Résumé de la décision
Dans une requête enregistrée le 9 août 2021, le ministre de l'intérieur a sollicité le sursis à l'exécution d'un jugement du tribunal administratif de Nantes (jugement n°2013389 du 21 juin 2021), qui avait annulé une décision de la commission de recours contre les refus de visa d'entrée en France concernant M. A... D... et son lien matrimonial prétendu avec Mme C.... En réponse, la cour a conclu que les moyens avancés par le ministre étaient sérieux et justifiaient le sursis à exécution du jugement.
Arguments pertinents
1. Régularité des actes d'état civil : Le ministre conteste la validité des actes d'état civil produits par M. A... D..., arguant qu'ils ne sauraient être considérés comme réguliers. En particulier, il cite des actes établis par Mme C... le 6 mars 2017, dans lesquels elle se déclare célibataire. Cette contradiction soulève un doute sur la réalité du mariage allégué.
Citation : "les actes d'état civil produits par M. A... D... établissant qu'il aurait épousé Mme C... le 8 février 2017 ne sauraient être regardés comme réguliers."
2. Absence de certificat de mariage : Le ministre souligne qu'aucun certificat de mariage n'a été produit par l'Office français de protection des réfugiés et apatrides, ni qu'il ait été prouvé que des démarches en ce sens aient été entreprises. Cela accentue l'absence de preuve de l'existence d'un mariage entre les parties.
3. Établissement de la possession d'état : Il est affirmé que la possession d'état (l'état de mariage) n'est pas établie, mettant en question le fondement des demandes faites par M. A... D....
4. Concubinage non prouvé : Le ministre soutient qu’il n’est ni allégué ni démontré l'existence d'une situation de concubinage, ce qui remplace la nécessité d'une reconnaissance formelle du mariage.
Interprétations et citations légales
La décision s’appuie sur des dispositions spécifiques du Code de justice administrative ainsi que sur des principes juridiques établis concernant les décisions administratives et les présomptions qui en découlent. L'article R. 811-15 stipule clairement que :
- Code de justice administrative - Article R. 811-15 : "Lorsqu'il est fait appel d'un jugement de tribunal administratif prononçant l'annulation d'une décision administrative, la juridiction d'appel peut, à la demande de l'appelant, ordonner qu'il soit sursis à l'exécution de ce jugement si les moyens invoqués par l'appelant paraissent, en l'état de l'instruction, sérieux..."
Cette disposition implique qu'un appel ne doit pas seulement être basé sur des hypothèses, mais sur des arguments qui montrent la vraisemblance d'une révision favorable de la décision.
En conclusion, cette décision tient compte des éléments factuels et juridiques en retenant que les moyens formulés par le ministre de l’intérieur sont suffisamment convaincants pour justifier le sursis à exécution du jugement contesté. La cour considère que les questions soulevées — relative à la validité du mariage et aux preuves de concubinage — demeurent sérieuses et méritent un examen plus approfondi.