Résumé de la décision
M. A... D..., né le 14 juillet 1987, a demandé au garde des sceaux, ministre de la justice, de changer son nom en "B...". Sa demande a été rejetée par une décision du 2 septembre 2019, entraînant un recours devant le tribunal administratif de Paris qui a confirmé le rejet par un jugement du 13 juillet 2020. M. D... a ensuite interjeté appel de ce jugement, mais la Cour a également rejeté sa requête en confirmant que M. D... ne justifiait pas d'un intérêt légitime selon les critères définis par la loi.
Arguments pertinents
Les principaux arguments de la décision reposent sur l'absence de justification d'un intérêt légitime pour le changement de nom, tel que stipulé par l'article 61 du Code civil. La Cour a considéré que bien que M. D... invoque des motifs affectifs liés à son enfance et à sa relation avec son père, les justificatifs fournis (une seule attestation et un certificat médical sans mention de troubles psychologiques significatifs) ne répondent pas aux conditions exceptionnelles requises par la loi pour justifier une dérogation aux principes de fixité du nom. La Cour précise notamment que :
> "Ces seuls éléments ne sont pas de nature à démontrer qu'il justifie de circonstances exceptionnelles de nature à caractériser l'intérêt légitime requis pour changer de nom."
Interprétations et citations légales
L'article 61 du Code civil est fondamental dans l'examen des demandes de changement de nom. Cet article stipule :
- Code civil - Article 61 : "Toute personne qui justifie d'un intérêt légitime peut demander à changer de nom (...)."
La Cour interprète cet article en soulignant que des motifs d'ordre affectif peuvent constituer un intérêt légitime, mais uniquement dans des circonstances exceptionnelles. M. D... a tenté de démontrer son affectivité par le biais d'une déclaration maternelle et d'un certificat de psychologue, mais la Cour a jugé ces éléments insuffisants, car ils manquaient de détail et de précision quant à l'impact psychologique de son nom actuel sur sa vie.
Ainsi, le rejet de son appel repose à la fois sur une application stricte de la législation en matière de changement de nom et sur l'évaluation rigoureuse de la preuve de l'intérêt légitime. La Cour conclut :
> "Il résulte de ce qui précède que M. D..., qui ne justifie pas d'un intérêt légitime au sens des dispositions précitées de l'article 61 du code civil, n'est pas fondé à soutenir que c'est à tort que, par le jugement attaqué, le tribunal administratif de Paris a rejeté sa demande."
Cette décision souligne la nécessité de fournir des preuves substantielles et convaincantes pour soutenir une demande au titre d'un intérêt légitime au changement de nom.