Résumé de la décision
Mme B...A..., née le 30 janvier 1992, a sollicité un changement de nom pour substituer son patronyme par celui de sa mère, D..., en raison du désintérêt affectif de son père et de la violence que ce dernier aurait exercée envers sa mère. Cette demande a été rejetée par le garde des sceaux, ministre de la justice, par une décision du 10 février 2017. Mme A... a alors introduit un recours devant le tribunal administratif de Paris, lequel a confirmé le rejet de sa requête par un jugement en date du 17 mai 2018. En appel, la Cour a également rejeté la requête de Mme A..., concluant à l'absence d'un intérêt légitime justifiant un changement de nom.
Arguments pertinents
La Cour a fondé sa décision sur plusieurs arguments clés concernant l'absence de preuves suffisantes pour justifier le changement de nom. La requérante a évoqué des motifs affectifs, mais ceux-ci n'étaient pas considérés comme exceptionnels et ne dépassaient pas le cadre général de la dévolution et de la fixité du nom. La Cour a précisé que, pour qu’un changement de nom soit accordé sur des bases affectives, il faut qu'il existe des circonstances exceptionnelles.
Citation pertinente : « [...] les circonstances invoquées par l'intéressée ne présentent pas un caractère exceptionnel de nature à caractériser l'intérêt légitime requis pour déroger aux principes de dévolution et de fixité du nom établis par la loi. »
Interprétations et citations légales
Dans sa décision, la Cour se réfère à l'article 61 du Code civil qui stipule :
Code civil - Article 61 : « Toute personne qui justifie d'un intérêt légitime peut demander à changer de nom (...) »
L'article mentionne également que des motifs d'ordre affectif peuvent, dans des circonstances exceptionnelles, justifier un tel changement. La Cour a établi que la simple volonté de prendre le nom de la mère ne constitue pas un intérêt légitime suffisant à elle seule et que des éléments probants doivent être fournis pour attester du désintérêt du père et de l'absence d'assistance de sa part. Ainsi, l'absence de preuves tangibles concernant les violences et la pension alimentaire n'a pas permis de justifier une exception à la règle de la fixité des noms.
La décision souligne donc l'importance de démontrer un intérêt légitime basé sur des circonstances exceptionnelles, ce qui n'a pas été le cas dans la situation de Mme A....