Résumé de la décision
M. C..., de nationalité marocaine, a interjeté appel contre le jugement du Tribunal administratif de Paris qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté du préfet de police daté du 17 juin 2019. Cet arrêté lui imposait de quitter le territoire français sans délai et lui interdisait de revenir en France pendant un an. La Cour a confirmé la décision du Tribunal administratif, considérant que l'administration n'avait pas commis d'erreur manifeste d'appréciation et que les arguments de M. C... à l'appui de sa présence et de son activité en France n'étaient pas suffisamment étayés.
Arguments pertinents
1. Absence de justifications suffisantes : M. C... prétendait résider en France depuis 2015 et travaillait en tant qu'employé administratif, mais n'a fourni aucune preuve à l'appui de ces allégations. La Cour souligne que « [ces allégations], à l'appui desquelles il ne verse aucune justification, ne sont pas de nature à établir que le préfet aurait commis une erreur manifeste d'appréciation de sa situation ».
2. Conformité à la législation sur les obligations de quitter le territoire : Conformément à l'article L. 511-1 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, le préfet peut assortir une obligation de quitter le territoire d'une interdiction de retour. La Cour indique que « la décision portant obligation de quitter le territoire français n'étant pas illégale, le moyen tiré [...] de l'illégalité de cette décision à l'appui des conclusions dirigées contre la décision interdisant au requérant le retour sur le territoire français pendant une durée d'un an ne peut qu'être écarté ».
3. Circonstances humanitaires : M. C... a également soutenu qu'il n'avait pas été reconnu coupable d'infraction dans le cadre d'une garde à vue. Cependant, la Cour rappelle que « cette allégation, à la supposer établie, ne constitue pas par elle-même une circonstance humanitaire de nature à faire obstacle à la décision d'interdiction de retour sur le territoire français ».
Interprétations et citations légales
Dans cette décision, plusieurs articles du cadre légal encadrent la situation :
- Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 511-1 : Cet article souligne que l'autorité administrative a la possibilité d'interdire un retour sur le territoire jusqu'à trois ans et que des circonstances humanitaires peuvent être considérées. Ce cadre légal a été interprété par la Cour pour justifier la légalité de l'interdiction de retour dans le cas de M. C..., affirmant que « les moyens tirés de l'erreur manifeste d'appréciation et d'une erreur de fait ne peuvent qu'être écartés ».
- Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales : La Cour a également fait référence à cette convention en tant que cadre de protection des droits de l'homme, même si le jugement ne s'est pas explicitement appuyé sur des violations de cette convention dans le cas présent.
La décision confirme ainsi que les autorités administratives disposent d'une large latitude dans leurs appréciations, mais doivent également justifier les décisions qui touchent aux droits des étrangers, en particulier lorsque des allégations de preuves de résidence et d'intégration sont présentées.