Résumé de la décision
Dans cette affaire, Mme B...C..., ressortissante algérienne, a contesté un arrêté du préfet de police du 21 mars 2018, qui rejetait sa demande de délivrance d’un certificat de résidence algérien et lui enjoignait de quitter le territoire français. Elle arguyait que cette décision était contraire aux dispositions de l'article 6-1 de l'accord franco-algérien, affirmant qu'elle résidait en France depuis plus de dix ans. Le Tribunal administratif de Paris a rejeté sa demande le 18 juillet 2018, et Mme C... a interjeté appel. La cour a finalement confirmé le jugement du tribunal administratif, rejetant la requête de Mme C... sur le fondement du fait qu’elle n’avait pas prouvé sa présence continue en France durant la période requise.
Arguments pertinents
1. Sur la preuve de résidence : La cour a souligné que "les justificatifs présentés par Mme C... concernant les années 2011, 2014, 2015 et le premier semestre de l'année 2016, bien que nombreux, ne permettent pas d'établir sa présence continue en France". Cela montre l'importance d'une preuve continue pour satisfaire aux conditions de l'article 6-1.
2. Sur l'application de l'article 6-1 : La cour a constaté qu'en l'absence de preuves suffisantes, "le moyen tiré de ce que le préfet de police aurait méconnu les stipulations de l'article 6-1 de l'accord franco-algérien doit être écarté". Cela renforce l'idée que la simple affirmation de résidence n'est pas suffisante sans éléments tangibles établissant une présence continue.
Interprétations et citations légales
Dans sa décision, la cour a interprété l'article 6-1 de l'accord franco-algérien du 27 décembre 1968 modifié, qui stipule : "Le certificat de résidence d'un an portant la mention 'vie privée et familiale' est délivré de plein droit : 1) au ressortissant algérien, qui justifie par tout moyen résider en France depuis plus de dix ans". Cette disposition impose une obligation de preuve à la requérante, ce que la cour a rappelé en des termes clairs.
- Accord franco-algérien - Article 6-1 : "Les dispositions du présent article [...] fixent les conditions de délivrance et de renouvellement du certificat de résidence aux ressortissants algériens établis en France [...]"
La cour a donc pris soin de rappeler que la bonne foi et la volonté de respecter les accords internationaux ne suffisent pas à établir un droit sans preuves adéquates de résidence continue.
En conclusion, cette affaire souligne l'importance d'une documentation rigoureuse et d'une preuve tangible pour les demandes de statut de séjour, particulièrement dans le cadre de dispositions qui prévoient des droits pour les ressortissants étrangers, ainsi que la rigueur des juridictions administratives dans l'application des textes.