Résumé de la décision
La Cour administrative a examiné la demande d'exécution d'un arrêt du 20 juin 2017, suite à une décision du garde des sceaux, ministre de la justice, rejetant une demande de révision des primes dues à M. B... pour les années 2013 à 2015. La Cour a imposé une astreinte de 100 euros par jour de retard pour chaque jour où le ministre ne justifiait pas l'exécution de sa décision. Bien que cette astreinte ait été liquidée et que les paiements aient été effectués, le versement a eu lieu après le délai imparti, ce qui a conduit à la décision de liquider l'astreinte pour la période du 6 au 27 février 2019.
Arguments pertinents
1. Inexécution après délai : La décision s'appuie sur le fait que le ministre n'a pas justifié le retard dans l’exécution, ce qui est en contradiction avec l'obligation de respecter les délais impartis par la juridiction. En référence à l'article L. 911-7 du code de justice administrative, la Cour souligne que l'inexécution ne peut être excusée par un cas fortuit ou de force majeure, ce qui conduit à la liquidation de l'astreinte.
2. Liquidation de l'astreinte : La Cour a décidé de liquider l'astreinte pour la période en question, affirmant que "l'exécution du présent arrêt n'impliquera aucune mesure supplémentaire" puisque le ministre avait déjà versé une somme à M. B... au titre des "frais d'astreinte".
Interprétations et citations légales
1. Inexécution et astreinte : La Cour interprète l'article L. 911-7 du code de justice administrative comme imposant des conséquences strictes en cas d'inexécution, en affirmant que "sauf s'il est établi que l'inexécution ... provient d'un cas fortuit ou de force majeure, la juridiction ne peut modifier le taux de l'astreinte définitive lors de sa liquidation".
2. Cas d’exonération : L’absence de justification du retard par le ministre est cruciale : "Le ministre n’ayant pas avancé de justification de ce retard" annule son droit à exonération. Ce point met en exergue l’importance de la diligence dans l'exécution des décisions de justice.
3. Répartition de l’astreinte : L'article L. 911-8, qui permet à la juridiction de décider qu'une part de l'astreinte ne sera pas versée au requérant, est aussi pertinent ici. Dans ce cas, la Cour a noté que puisque la liquidation avait déjà été effectuée, il n’était pas nécessaire de prévoir un versement additionnel par l'État.
Cette décision illustre l'importance du respect des délais dans l'exécution des décisions judiciaires et les conséquences financières pour l'État en cas de non-respect.