Résumé de la décision :
La cour administrative d’appel de Versailles, par son arrêt n°s 20VE01977, 20VE02031 du 8 décembre 2020, a rejeté l'appel du préfet de la Seine-Saint-Denis contre un jugement rendu le 8 juillet 2020 par le tribunal administratif de Montreuil. Elle a également ordonné à l’État de verser une somme de 1 000 euros à M. B... en vertu de l'article L. 761-1 du code de justice administrative. En raison de l'inexécution de cette décision par le préfet, une procédure d'exécution a été ouverte, ordonnant une astreinte de 100 euros par jour, en cas de non-exécution dans un délai de trois mois.
Arguments pertinents :
1. Obligation de l’État : L’arrêt impose explicitement au préfet de s’acquitter de l’obligation de paiement à M. B..., laquelle constitue une exigence légale en cas d’inexécution : "L'exécution de cet arrêt comportait nécessairement pour le préfet de la Seine-Saint-Denis l'obligation de verser cette somme à M. B...".
2. Procédure d’exécution : Selon l’article L. 911-4 du code de justice administrative, "En cas d'inexécution d'un jugement ou d'un arrêt, la partie intéressée peut demander à la juridiction, une fois la décision rendue, d'en assurer l'exécution." Cela souligne l’importance d'assurer la mise en œuvre des décisions judiciaires.
Interprétations et citations légales :
1. L’inexécution comme motif de procédure : L'article L. 911-4 du code de justice administrative, stipulant que "si le jugement ou l'arrêt dont l'exécution est demandée n'a pas défini les mesures d'exécution, la juridiction saisie procède à cette définition", est crucial ici. Cela implique que la cour est habilitée à définir les modalités d'exécution, y compris la mise en place d'astreintes pour garantir le paiement.
2. Astreinte : L’astreinte prononcée (Article 1er de la décision) a pour objectif d’inciter le préfet à se conformer à l'arrêt. En effet, l’article L. 911-4 permet à la juridiction de fixer un délai d’exécution, et dans ce cas, le choix de l’astreinte de 100 euros par jour pour non-exécution est une application directe de ce principe, garantissant ainsi que les décisions des juridictions administratives ne soient pas vaines.
Conclusion :
La décision prise par la cour administrative d'appel de Versailles souligne la nécessaire exécution des décisions judiciaires et les conséquences de l'inexécution. Les dispositions du code de justice administrative, notamment l'article L. 911-4, sont mises en œuvre pour garantir que les décisions de justice soient respectées, avec des mécanismes tels que les astreintes pour assurer une réponse rapide de l'administration. La cour démontre ainsi son rôle actif dans le contrôle de l'exécution des décisions judiciaires, renforçant la prééminence de l'État de droit.