Résumé de la décision :
Mme A... a contesté le jugement du tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui avait rejeté sa demande de restitution d'amendes versées à l'administration fiscale à la suite d'une transaction signée en 2015. Cette transaction visait à régulariser sa situation fiscale pour des avoirs non déclarés. Après une décision du Conseil constitutionnel déclarant certaines dispositions fiscales inconstitutionnelles, Mme A... a cherché à annuler la transaction en arguant que les amendes correspondantes n'étaient pas légalement dues. La cour a confirmé le rejet de sa demande, soulignant que la transaction était définitive et applicable, même si les pénalités avaient été déclarées contraires à la Constitution.
Arguments pertinents :
1. Validité de la transaction : La cour a affirmé que Mme A... ne pouvait ignorer les effets d'une transaction devenue définitive, même si des dispositions associées à cette transaction ont été jugées inconstitutionnelles. Les moyens relatifs à la légalité de l’amende ne peuvent invalider la transaction elle-même. La décision souligne : « les moyens tirés de ce que la transaction qu'elle a signée... ne saurait s'appliquer à des sommes qui ne sont pas légalement dues... ne peuvent qu'être écartés. »
2. Nature de la créance : Mme A... a tenté de qualifier sa demande comme une restitution d'une créance de droit commun. La cour a statué que, même si l'article L. 247 du livre des procédures fiscales s'applique aux pénalités, elle ne peut revendiquer une créance qui découle d'une amende incluse dans la transaction : « il résulte de l'instruction que la créance dont elle se prévaut est précisément relative à une amende incluse dans la transaction litigieuse. »
3. Fondement de la demande : La cour a souligné que la demande de Mme A... était en réalité fondée non pas sur la loi déclarée inconstitutionnelle mais sur la transaction qu'elle avait elle-même acceptée. Ainsi, le dommage trouvé dans sa situation découle de son accord : « les dommages subis dans la présente instance trouvent leur cause directe non dans l'application de la loi déclarée contraire à la Constitution, mais dans l'application de la convention qu'elle a elle-même signée. »
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 251 du livre des procédures fiscales : Cet article stipule que « Lorsqu'une transaction est devenue définitive... aucune procédure contentieuse ne peut plus être engagée... pour remettre en cause les pénalités... ». La cour a interprété cette disposition comme confirmant le caractère irrévocable des transactions fiscales une fois exécutées.
2. Article L. 247 du livre des procédures fiscales : Bien que cet article traite des pénalités, la cour a établi que la nature des créances de Mme A... était exclusivement liée aux amendes et non à un droit distinct : « la créance dont elle se prévaut est précisément relative à une amende incluse dans la transaction litigieuse. »
3. Récupération d'une créance de droit commun : Mme A... a essayé de soutirer une indemnisation sur la base de préjudices subis suite à une loi déclarée inconstitutionnelle. La cour a rejeté cette interprétation en se référant à la nécessité de relier le préjudice directement à une mesure administrative ou juridique concrète, ce qui n’était pas le cas ici, car « les dommages subis... trouvent leur cause directe non dans l'application de la loi déclarée contraire à la Constitution ».
Ainsi, la décision met en exergue l'importance de la nature définitive des transactions fiscales et le lien direct qui doit exister entre une créance invoquée et les conditions dans lesquelles elle a été contractée. Les recours ultérieurs à des décisions d’ordre constitutionnel ne peuvent annuler les effets d’un accord signé entre un contribuable et l’administration fiscale.