Résumé de la décision
M. B...A..., de nationalité bangladaise, a demandé l'annulation d'un arrêté du préfet de la Seine-Saint-Denis, daté du 12 novembre 2018, qui l'obligeait à quitter le territoire français. Sa demande d'asile avait été rejetée en 2018, et il soutenait que l'arrêté était entaché d'erreur manifeste d'appréciation et violait l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, en raison de sa maladie et de la nécessité de soins. Le Tribunal administratif de Montreuil a rejeté sa demande le 31 janvier 2019. En appel, la cour a confirmé ce rejet, considérant que les arguments de M. A... n'étaient pas fondés.
Arguments pertinents
1. Erreur manifeste d'appréciation : M. A... soutenait que l'arrêté était entaché d'erreur manifeste d'appréciation. Cependant, la cour a jugé que les éléments présentés ne justifiaient pas une telle appréciation, notamment en raison de l'absence de preuves concernant des traitements inhumains ou dégradants en cas de retour dans son pays d'origine.
2. Droit au séjour : La cour a rappelé que, selon l'article L. 311-4 du Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile, la détention d'une attestation de demande de titre de séjour ne préjuge pas de la décision définitive sur le droit au séjour. Les circonstances postérieures à l'arrêté, telles que la délivrance d'un récépissé pour une demande de titre en qualité d'étranger malade, n'ont pas d'incidence sur la légalité de l'arrêté.
3. Protection contre les traitements inhumains : En ce qui concerne l'article 3 de la Convention européenne des droits de l'homme, la cour a noté que M. A... n'a pas fourni d'éléments probants pour soutenir son affirmation selon laquelle il risquerait des traitements contraires à cette disposition en cas de retour dans son pays.
Interprétations et citations légales
1. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 311-4 : Cet article stipule que "la détention d'une attestation de demande de délivrance ou de renouvellement d'un titre de séjour... autorise la présence de l'étranger en France sans préjuger de la décision définitive qui sera prise au regard de son droit au séjour". Cela signifie que la simple possession d'un récépissé ne confère pas un droit automatique au séjour.
2. Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme - Article 3 : Cet article interdit les traitements inhumains ou dégradants. La cour a souligné que M. A... n'a pas établi de preuves suffisantes pour démontrer qu'il serait exposé à de tels traitements en cas de retour, ce qui est une condition nécessaire pour contester une obligation de quitter le territoire.
3. Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 513-2 : Cet article précise qu'un étranger ne peut être éloigné vers un pays où sa vie ou sa liberté seraient menacées. La cour a noté que M. A... n'a pas apporté d'éléments concrets pour soutenir sa demande sur ce point.
En conclusion, la cour a rejeté la requête de M. A..., confirmant que les arguments avancés ne justifiaient pas l'annulation de l'arrêté préfectoral.