Résumé de la décision
M. C..., ressortissant algérien, a interjeté appel d'un jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise qui avait rejeté sa demande d'annulation d'un arrêté préfectoral lui refusant un certificat de résidence algérien et imposant une obligation de quitter le territoire français. M. C... a soutenu que cette décision violait ses droits en vertu des articles 8 et 12 de la Convention européenne des droits de l'homme. La cour a finalement confirmé le jugement du tribunal, concluant que M. C... ne justifiait pas d’une entrée régulière en France et que l'arrêté ne portait pas une atteinte disproportionnée à sa vie privée et familiale.
Arguments pertinents
1. Entrée régulière en France : L’article 6 de l’accord franco-algérien stipule que le certificat de résidence est délivré de plein droit aux ressortissants algériens mariés à des Français uniquement s'ils justifient d’une entrée régulière en France. La cour a noté que "M. C... ne justifie pas davantage qu'en première instance être entré régulièrement sur le sol français".
2. Droits selon la Convention : La cour a examiné si les décisions des autorités françaises constituaient une ingérence dans les droits de M. C... au respect de sa vie privée et familiale, établis par l'article 8 de la Convention européenne des droits de l'homme. Il a été conclu que, "le préfet du Val-d'Oise ne peut être, en l'espèce, regardé comme ayant porté au droit du requérant au respect de sa vie privée et familiale un atteinte disproportionnée".
3. Droit de fonder une famille : L'article 12 de la même Convention stipule le droit de fonder une famille. Cependant, en considérant la courte durée du mariage de M. C..., la cour a estimé que "le préfet du Val-d'Oise ne peut être regardé comme ayant porté atteinte au droit de M. C... à fonder une famille".
Interprétations et citations légales
1. Accord franco-algérien - Article 6 : Cet article précise les conditions de délivrance du certificat de résidence. Il implique qu'une entrée régulière en France est nécessaire pour bénéficier de ce droit. La cour a réaffirmé ce point, en soulignant que "M. C... ne justifie pas davantage… être entré régulièrement sur le sol français”.
2. Convention européenne des droits de l'homme - Article 8 : Cet article protège la vie privée et familiale. La cour a cité qu' "Il ne peut y avoir ingérence d'une autorité publique" dans ce droit que si elle est "prévue par la loi et qu'elle constitue une mesure… nécessaire". Dans ce cas, la cour a jugé que le refus de délivrance du certificat ne constituait pas une telle ingérence.
3. Convention européenne des droits de l'homme - Article 12 : La cour a fustigé une éventuelle atteinte à ce droit en rapport avec le mariage de M. C..., en décidant que l'arrêté en question ne portait pas atteinte à son droit "de se marier et de fonder une famille". Les juges prennent en compte la nature et les effets de l'arrêté, tout en considérant que des attaches dans le pays d'origine de M. C... pourraient compenser l'absence d'intérêts en France.
En conclusion, la décision de la cour confirme que tant que les conditions de régularité d'entrée en France ne sont pas remplies, les droits liés à la vie privée et à la famille peuvent être subordonnés à la législation en vigueur, tout en respectant les engagements internationaux de la France.