Résumé de la décision
Dans cette affaire, M. A... a formé une requête devant la Cour afin d'annuler un jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise et d'enjoindre la commune de Levallois-Perret à saisir le juge du contrat concernant la vente d’un domaine immobilier. Il faisait valoir plusieurs arguments concernant la régularité des actes administratifs ayant conduit à cette vente, notamment l'absence de déclassement formel du bien du domaine public au domaine privé et la compétence du signataire de l'acte. La Cour a rejeté la requête de M. A..., confirmant que la commune pouvait maintenir la vente pour des raisons d'intérêt général et que la régularisation des actes n'était pas possible en raison d'irrégularités graves.
Arguments pertinents
1. Absence de notification des actes : M. A... soutenait que les décisions de désaffectation et de déclassement n'avaient pas été notifiées, ce qui entachait leur caractère définitif. La Cour a affirmé que ces actes, bien qu'adoptés ultérieurement, ne pouvaient régulariser la situation antérieure au jugement.
2. Incompétence du signataire des actes : M. A... a également contesté la compétence du signataire de l'arrêté de désaffectation. La Cour, tout en reconnaissant l'illégalité, a statué que la possibilité de poursuite de la vente était fondée sur l'intérêt général.
3. Évaluation du bien : M. A... a critiqué la valeur à laquelle le bien avait été vendu par rapport à l'évaluation antérieure effectuée par le service des domaines. Cependant, la Cour a observé que l'intérêt pour la commune de maintenir la vente, en dépit des difficultés juridiques, était prépondérant.
La Cour a conclu : « l'absence, préalablement à l'autorisation donnée par le conseil municipal de procéder à la cession d'un bien immobilier... une irrégularité dont la gravité exclut qu'elle puisse faire l'objet d'une mesure de régularisation. »
Interprétations et citations légales
- Code général des collectivités territoriales - Article L. 2211-1 : Cet article stipule que pour qu'un bien appartenant au domaine public puisse être cédé, il doit d'abord être déclassé. La décision du Tribunal a affirmé qu'un déclassement préalable est une condition sine qua non de la cession, et son absence constitue une irrégularité incompatible avec les normes de légalité.
- Code de la propriété des personnes publiques - Article L. 2121-1 : Ce texte souligne que les biens du domaine public sont inaliénables et imprescriptibles, renforçant l'idée qu'un acte de vente sans préalables de déclassement ne saurait recevoir validation. La Cour s'est appuyée sur ces dispositions pour questionner la régularité des actes postérieurs à la vente.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article régit les frais de justice et la possibilité d’allouer des sommes à la partie perdante. En application de cet article, la Cour a rejeté les demandes de M. A... et a décidé qu'il devait verser des frais à la commune, soulignant ainsi la responsabilité financière des parties dans le cadre des litiges administratifs.
En conclusion, la décision de la Cour illustre la complexité juridique de la cession de biens publics et la nécessité de respecter des procédures précises pour assurer la conformité des décisions administratives, tout en préservant l'intérêt général de la collectivité.