Résumé de la décision
M. A..., dans une requête enregistrée le 17 mars 2018, demande l'annulation d'une ordonnance et d'une décision d'obligation de quitter le territoire français (OQT), ainsi qu'une indemnité de 1 500 euros au titre des frais de justice. Il soutient que la notification de l'OQT était irrégulière et qu'il n'a pas eu la possibilité de comprendre la décision en raison d'une absence d'interprète adéquat. Cependant, la Cour a conclu que la notification était valide, que M. A... avait reçu l'information nécessaire par l'intermédiaire d'un interprète et qu'il avait dépassé le délai de quarante-huit heures pour contester la décision. La Cour a donc rejeté sa demande.
Arguments pertinents
1. Notification et Délais : La Cour a considéré que M. A... avait été correctement notifié de l'obligation de quitter le territoire et que les délais de recours étaient opposables. M. A... a signé l'arrêté qui précisait les voies et délais de recours, ce qui signifie qu'il était en mesure de contester la décision dans le temps imparti. La Cour a affirmé : « la circonstance que l'identité de cet agent n'est pas mentionnée sur la décision est sans incidence sur la régularité de la notification. »
2. Interprétation de l'Article 5 de la CESDH : La Cour a également examinée la conformité de la notification avec l'article 5 de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales (CESDH). Elle a conclu que M. A... avait été informé de manière adéquate en raison de la présence d'un interprète : « il n'apporte aucun élément à l'appui de son allégation... en dépit de son assistance par un interprète. »
3. Délai de recours : En raison de l'enregistrement de la demande de M. A... le 6 février 2018, soit après le délai de quarante-huit heures, la demande a été rejetée pour tardiveté manifeste.
Interprétations et citations légales
1. Délai de recours : Selon le Code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile - Article L. 512-1, il est stipulé : « L'étranger qui fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire sans délai peut... demander au président du tribunal administratif l'annulation de cette décision, ... dans les quarante-huit heures suivant sa notification. »
2. Communication des décisions : L'article L. 512-2 indique que « l'étranger... est mis en mesure, dans les meilleurs délais, d'avertir un conseil, son consulat ou une personne de son choix. [...] Ces éléments lui sont alors communiqués dans une langue qu'il comprend... » Ce texte a été interprété par la Cour comme étant satisfait par la présence d'un interprète au moment de la notification.
3. Conditions de la notification : L'article R. 421-5 du Code de justice administrative stipule que : « Les délais de recours contre une décision administrative ne sont opposables qu'à la condition d'avoir été mentionnés, ainsi que les voies de recours, dans la notification de la décision. » Cela a été jugé respecté dans le cas présent au regard des éléments signés par M. A....
En définitive, la décision souligne l'importance d'une notification régulière et d'une compréhension adéquate des droits à recourir, tout en confirmant que la présence d'un interprète et les signes de notification suffisent à établir la validité du processus.