Résumé de la décision
Mme B... a demandé l'annulation d'un commandement de payer émis le 3 octobre 2012, qui portait sur une somme de 7 214,81 euros représentant des retenues rétroactives dues à la validation de ses services en tant qu'agent non titulaire. Après un rejet de sa demande par le Tribunal administratif de Versailles en raison d'une prétendue tardivité, la Cour a annulé cette ordonnance, statuant que la demande de Mme B... était bien fondée et que le commandement de payer devait être annulé. La Cour a également accordé à Mme B... une indemnité de 2 000 euros pour les frais engagés.
Arguments pertinents
1. Irrecevabilité de la demande : La première question soulevée par la Cour a été la nécessite de respecter les délais de réclamation. Selon l’article 118 du décret n° 2012-1246 du 7 novembre 2012, la réclamation doit être faite dans les deux mois suivant la notification du titre. La Cour a établi que Mme B... avait bien respecté ces délais compte tenu de l'absence de notification d'une décision de l'autorité compétente.
Citation pertinente : « [...] la réclamation doit être déposée, sous peine de nullité : 1° En cas d'opposition à l'exécution d'un titre de perception, dans les deux mois qui suivent la notification de ce titre [...] »
2. Validation des services : Mme B... a contesté le commandement de paiement en affirmant que les sommes dues avaient déjà été acquittées par des retenues effectuées sur ses traitements. La direction départementale des territoires a également reconnu l'acquittement de ces sommes et renoncé au titre de perception.
Citation pertinente : « [...] cette dernière est fondée à soutenir que c'est à tort que, par l'ordonnance attaquée, le président de la 2 ème chambre du Tribunal administratif de Versailles a estimé sa demande tardive. »
Interprétations et citations légales
1. Article 118 du décret n° 2012-1246 : Cet article impose une obligation de faire une réclamation à l'autorité compétente sous un certain délai. La Cour a déterminé que la réclamation faite par Mme B... était valable, car elle avait été envoyée dans les temps, et le silence de l'administration a créé une décision implicite de rejet.
Citation légale : « [...] à la suite du silence gardé pendant six mois par l'autorité compétente, est née une décision implicite de rejet le 29 mai 2013. »
2. Code des pensions civiles et militaires de retraite : Les articles du code stipulent que seuls les services validés et associés au paiement de retenues peuvent être considérés pour le droit à pension. Dans le cas de Mme B..., la validation a été reconnue et la somme due a été considérée comme acquittée par l'administration.
Citation pertinent : « Peuvent également être pris en compte pour la constitution du droit à pension les services d'auxiliaires, de temporaire, d'aide ou de contractuel [...] si la validation des services de cette nature a été autorisée. »
3. Article L. 761-1 du code de justice administrative : Cet article autorise l'octroi d'une indemnité pour couvrir les frais exposés qui ne sont pas compris dans les dépens, justifiant la somme accordée à Mme B... en raison des frais qu'elle a engagés pour faire valoir ses droits.
Citation légale : « [...] il y a lieu, par application de l'article L. 761-1 du code de justice administrative, de condamner l'État à verser à Mme B... une somme de 2 000 euros au titre des frais exposés par elle et non compris dans les dépens. »
Ces éléments juridiques et argumentatifs ont été déterminants dans l'issue favorable de la demande de Mme B..., mettant en lumière l'importance de la régularité des procédures administratives et du droit à la contestation des décisions de l'administration.