Résumé de la décision
La Cour a été saisie par M. A..., gérant de la SARL FCA Auto Ecole, qui conteste un jugement du Tribunal administratif de Cergy-Pontoise ayant rejeté sa demande de décharge des impositions sur le revenu et des contributions sociales au titre des années 2009 et 2010, en raison de revenus qu'il conteste avoir perçus. À la suite d'une vérification de comptabilité, l'administration fiscale a requalifié certaines sommes comme des revenus distribués à M. A..., entraînant des redressements fiscaux. La Cour a partiellement annulé l'imposition initiale suite à un dégrèvement, mais a confirmé le reste des impositions, rejetant les arguments de M. A... selon lesquels les sommes en question étaient des créances et non des revenus distribués.
Arguments pertinents
1. Sur la qualité de maître de l'affaire : La Cour souligne que M. A..., en tant qu’associé principal de la SARL FCA Auto Ecole, est reconnu comme le maître de l'affaire. Il incombe donc à l’administration de prouver l’existence des bénéfices distribués et leur montant, comme l'énonce la jurisprudence.
2. Rejet de la comptabilité : M. A... n’a pas contesté que la comptabilité de la société avait été rejetée par l'administration. Bien que celle-ci ait retenu une reconstitution des recettes proposée par M. A..., cela ne remet pas en cause la validité du rejet initial.
3. Absence de délibération sur l'affectation des bénéfices : La Cour note qu'aucune décision des associés concernant l'affectation des bénéfices n’a été adoptée. Ainsi, les sommes en question ne peuvent pas être considérées comme non distribuées ou réinvesties dans l’entreprise.
4. Inadéquation des créances non recouvrées : L’argument de M. A... selon lequel certaines sommes correspondraient à des créances clients non réglées ne suffit pas à déduire cela des bases d’imposition, car ces créances ne modifient pas la nature des revenus réputés distribués.
Interprétations et citations légales
- Contrôle des impositions : La décision évoque les droits et obligations des parties dans le cadre de la contestation des impositions. En effet, "lorsque le contribuable n'accepte pas le redressement découlant du rattachement à son revenu global des bénéfices de la société dont il est le maître de l'affaire, il incombe à l'administration de prouver" (Cons. 3).
- Code général des impôts (CGI) et livre des procédures fiscales : Ces textes régissent les modalités de déclaration des revenus et le traitement des entreprises au regard de l’impôt. La Cour insiste sur l’importance d’une comptabilité validée à la lumière des règles fiscales : aucune délibération sur l'affectation des bénéfices n'a été adoptée, ce qui implique que les revenus sont considérés comme distribués.
- Validation de l'imposition : La Cour conclut sur le fait que M. A... a appréhendé l’intégralité des revenus prétendument distribués, confirmant ainsi les suppléments d’impôt. "Par suite, M. A... doit être regardé comme ayant appréhendé l'ensemble des revenus réputés distribués" (Cons. 4).
Dans cette affaire, la Cour a donc jugé que les preuves fournies par l'administration fiscale étaient suffisantes pour justifier le redressement fiscal, rejetant les arguments de M. A... relatifs à la nature des sommes en litige.