Résumé de la décision
La SAS MONOPRIX a introduit une requête en appel contre un jugement du Tribunal administratif de Montreuil qui avait rejeté sa demande de restitution d'impositions, fondée sur l'exclusion des sociétés de plus de 250 salariés du bénéfice d'un crédit d'impôt en faveur des entreprises ayant conclu des accords d'intéressement, prévue par l'article 244 quater T du code général des impôts. L'administration fiscale a, entre-temps, restitué la somme demandée de 360 985 euros, rendant les conclusions de MONOPRIX sans objet. La Cour a également décidé d'allouer 2 000 euros à la société au titre des frais exposés, rejetant le surplus de ses demandes.
Arguments pertinents
1. Annulation du jugement contesté : La SAS MONOPRIX conteste le jugement du Tribunal administratif en arguant que l'exclusion des entreprises de plus de 250 salariés du crédit d'impôt est contraire au droit à un recours effectif et viole les principes de sécurité juridique. Elle soutient que cette exclusion était sans justification d'intérêt général.
2. Restitution du crédit d'impôt : MONOPRIX revendique un droit légitime à bénéficier du crédit d'impôt, basé sur des accords d'intéressement valablement signés avant les modifications législatives. L’article 1er du protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l’homme a été invoqué pour soutenir que l’article 244 quater T porte atteinte à ce droit.
3. Intérêts moratoires : La société a également sollicité le versement d’intérêts moratoires dès lors qu'elle a estimé avoir subi un préjudice en raison de ce refus de crédit d'impôt. Toutefois, la Cour a rejeté cette demande, considérant qu'aucun litige n'existait concernant ces intérêts.
Interprétations et citations légales
1. Exclusion du crédit d'impôt : La Cour a jugé que la modification de l'article 244 quater T du code général des impôts par la loi n° 2010-1657 visait à exclure les entreprises dépassant un certain seuil d'effectifs du bénéfice d'un crédit d'impôt. Ainsi, la SAS MONOPRIX ne pouvait pas revendiquer ce crédit en raison de son effectif. L'interprétation de la Cour repose sur le principe selon lequel les règles fiscales peuvent être modifiées par la loi si une justification d'intérêt général légitime est établie.
2. Citations légales : La décision fait référence à plusieurs articles importants :
- Code général des impôts - Article 244 quater T : Il précise les conditions d'octroi du crédit d'impôt et son application.
- Protocole additionnel à la Convention européenne des droits de l'homme - Article 1 : Établit le respect du droit de propriété, fondement essentiel dans l'appel de la SAS MONOPRIX.
- Livre des procédures fiscales - Article L. 208 et R. 208-1 : Précise les règles d'attribution des intérêts moratoires, qui ont été considérées par la Cour comme n'étant pas en litige.
En résumé, la décision de la Cour souligne que l'interdiction d'accorder le crédit d'impôt aux entreprises de plus de 250 salariés est conforme à la loi, tout en plaçant la question des intérêts moratoires dans un contexte où aucune contestation légitime n'existe.