Résumé de la décision
Monsieur B... conteste une décision de la ministre de la transition écologique, datée du 9 décembre 2020, qui lui interdit d’exercer des responsabilités au sein d’organismes mentionnés au code de la construction et de l’habitation pour une durée de dix ans. Dans sa requête, il affirme que la condition d'urgence est satisfaite du fait de l'impact sévère de cette interdiction sur sa capacité à retrouver un emploi et sur sa réputation. Cependant, le juge des référés a rejeté sa demande de suspension de la décision, en considérant que la condition d'urgence n'était pas établie, et donc la question de la légalité de la décision n'a pas été examinée.
Arguments pertinents
1. Urgence d’exécution : M. B... présente que la décision contestée est présumée urgente du fait de ses effets immédiats et graves sur sa situation professionnelle et personnelle. Il souligne qu'elle le prive d'une chance de retrouver un emploi dans son secteur d'activité, une position renforcée par les atteintes à sa réputation.
> "La condition d'urgence justifie la suspension de l'exécution d'un acte administratif lorsque celui-ci porte atteinte de manière suffisamment grave et immédiate."
2. Caractère bénévole : Le juge relève que M. B... exerçait ses fonctions bénévolement et n’a pas apporté de preuves concernant sa situation professionnelle actuelle. Cela affaiblit son argument selon lequel l'interdiction lui cause une urgence.
> "Il n'a fourni aucun élément sur sa situation professionnelle actuelle."
3. Rejet de la demande : En l'absence de preuves concrètes établissant une situation d'urgence, le juge a statué que l'exécution de la décision devait se poursuivre, sans avoir besoin d’examiner si la sanction contestée était légale.
> "Les effets de l'acte contesté ne sont pas de nature à caractériser, en l'espèce, une urgence justifiant que, sans attendre le jugement de la requête au fond, l'exécution de la décision soit suspendue."
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie principalement sur l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, qui régit la possibilité pour un juge des référés d'ordonner la suspension d'un acte administratif, comme suit :
- Code de justice administrative - Article L. 521-1 :
"Quand une décision administrative, même de rejet, fait l'objet d'une requête en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d'une demande en ce sens, peut ordonner la suspension de l'exécution de cette décision... lorsque l'urgence le justifie et qu'il est fait état d'un moyen propre à créer, en l'état de l'instruction, un doute sérieux quant à la légalité de la décision."
Le juge des référés est ainsi tenu de considérer les effets immédiats de l’acte contesté et si ceux-ci sont suffisamment graves pour justifier une suspension. En s’appuyant sur la situation bénévole de M. B... et l'absence de justification d'une actualité professionnelle, le juge conclut que la condition d'urgence n'est pas satisfaite, conduisant au rejet de la requête.
Cette analyse met en lumière la manière dont le juge des référés applique ces critères légaux pour s'assurer que seule une véritable urgence pourra justifier la suspension d'une décision administrative.