Résumé de la décision :
La décision concerne une demande de M. A... visant à obtenir le déréférencement de plusieurs liens hypertextes associés à son nom dans les résultats du moteur de recherche Google. Ces liens pointaient vers des articles de journaux traitant de ses affaires judiciaires antérieures et d'une exposition datant de 1941. Après avoir vu sa demande rejetée par Google, il a saisi la CNIL qui a également clôturé la plainte sans intervention. M. A... contestait ce refus en demandant son annulation pour excès de pouvoir. Cependant, le juge a constaté que les liens en question avaient déjà été déréférencés, rendant la demande sans objet. La décision a donc été de ne pas statuer sur les conclusions et de rejeter les demandes de M. A... au titre des frais de justice.
Arguments pertinents :
1. Perte d'objet : Le juge a noté que lorsqu'il est saisi d'une demande d'annulation du refus de la CNIL, il doit apprécier la légalité de ce refus en tenant compte de la situation au moment de la décision. Dans ce cas, puisque les liens litigieux avaient été déréférencés par Google, le litige avait perdu son objet. Le juge a ainsi affirmé : « […] les conclusions dirigées contre le refus de la CNIL d'ordonner à la société Google de procéder au déréférencement de ces liens ont perdu leur objet […] ».
2. Inexistence de dépense à la charge de l'État : Le juge a également statué qu'il n'y avait lieu d'imposer à l'État les frais sollicités par M. A..., considérant les circonstances particulières de l'affaire.
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 911-1 du Code de justice administrative : Ce texte permet au juge d'enjoindre une autorité administrative à prendre une décision pour remplir ses obligations. Dans ce contexte, la capacité du juge à prescrire à la CNIL de mettre en demeure Google est mise en avant, mais est rejetée ici puisque le déréférencement a déjà eu lieu.
2. Considérations tirées des arrêts de la CJUE : La décision fait référence à l'arrêt Google Spain (C-131/12) qui abordait le droit à l'oubli et les conditions de déréférencement, cimentant ainsi le cadre juridique applicable à la protection des données personnelles. La Cour a établi que : « Les ressortissants de l'Union doivent pouvoir demander le déréférencement de liens renvoyant à des informations inexactes ou obsolètes, affectant leur réputation. »
3. Loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 : Elle encadre le traitement des données personnelles en France. Les décisions de la CNIL doivent être conformes à là législation, et la demande de M. A... a été fondée sur cette loi, mais son échec s'explique par la satisfaction de l’objet de sa demande avant le jugement.
Ainsi, la décision s'appuie sur les principes de protection des données personnelles, la légalité des actes administratifs, et le jugement sur l'objet d'un recours administratif en fonction des faits réalisés au moment de la décision.