Résumé de la décision
Cette décision porte sur un litige fiscal concernant M. B... A..., ancien salarié de la société HSBC au Royaume-Uni, qui a rejoint HSBC France. Après un contrôle fiscal, l'administration a contesté l'application du régime forfaitaire des impatriés pour les années 2011 et 2012, arguant que M. A... n'avait pas été recruté directement à l'étranger par une entreprise française, mais avait effectué une mobilité au sein du même groupe. La cour administrative d'appel de Paris avait précédemment donné raison à M. A... en annulant les impositions supplémentaires. Le ministre de l'action et des comptes publics a ensuite formé un pourvoi en cassation, qui a été accueilli, entraînant l'annulation de l'arrêt de la cour et le renvoi de l'affaire pour nouvel examen.
Arguments pertinents
Les arguments clés de la décision reposent sur l'interprétation des conditions d'application du régime fiscal des impatriés. Selon la cour, pour bénéficier du régime, le salarié doit avoir été « recruté directement » à l'étranger par une entreprise établie en France. M. A... ayant continué à travailler dans le même groupe et bénéficié d'une mobilité intra-groupe, la cour conclut :
> « Il résulte de ces dispositions... que seules les personnes recrutées directement à l'étranger par une entreprise installée en France... peuvent bénéficier... de l'exonération d'imposition forfaitaire de 30 % de leur rémunération. »
Ainsi, la cour administrative d'appel a inexactement qualifié les faits, ce qui justifie l'annulation de son arrêt.
Interprétations et citations légales
L'analyse des textes de loi montre une interprétation stricte des critères d'éligibilité au régime forfaitaire des impatriés. Les textes applicables sont :
- Code général des impôts - Article 155 B
Ce texte stipule que seuls les salariés recrutés directement à l'étranger par une entreprise installée en France peuvent bénéficier du régime d'exonération :
> «... Les salariés... appelés de l'étranger à occuper un emploi dans une entreprise établie en France... ne sont pas soumis à l'impôt à raison des éléments de leur rémunération...»
Les travaux préparatoires de la loi, notamment la loi n° 2008-776 du 4 août 2008, viennent également éclairer cette interprétation, précisant que la mobilité intra-groupe n'est pas suffisante pour bénéficier de cette exonération.
Cette décision souligne l'importance de la preuve d'un recrutement direct à l'étranger, ainsi que la nécessité d'une stricte conformité aux critères établis par les textes fiscaux pour bénéficier des avantages fiscaux prédéfinis. Le jugement met donc en avant une approche rigoureuse en matière de fiscalité des impatriés, en ancrant l'application des textes législatifs dans des faits vérifiables et clairs.