Résumé de la décision
La décision porte sur une requête en annulation pour excès de pouvoir de l'article 1er des décrets n° 2020-548 du 11 mai 2020 et n° 2020-663 du 31 mai 2020, introduite par M. B... et d'autres. Ces décrets imposent des mesures de distanciation sociale et des règles d'hygiène afin de lutter contre la propagation du virus COVID-19. Les requérants soutiennent que ces mesures violent leurs droits à la vie privée et à la liberté de circulation. La décision conclut au rejet de la requête, affirmant que les dispositions contestées ne sont pas des interdictions et se limitent à des recommandations pour freiner la contamination par le virus.
Arguments pertinents
1. Nature des mesures : Les décrets imposent des mesures de précaution relatives à la distanciation et à l'hygiène. Il est précisé que "le port du masque est obligatoire lorsque les règles de distanciation physique ne peuvent être garanties". Cela indique que ces mesures doivent être appliquées dans la limite du possible, en particulier en dehors de l'espace privé ou entre membres d'un même foyer.
2. Recommandations plutôt que sanctions : La décision souligne que le décret ne prohibe pas le fait de se toucher le visage, mais recommande d'éviter cette action. Ce point permet de caractériser les mesures comme des recommandations plutôt que des règles de police. L'absence de sanctions en cas de non-respect accentue ce caractère non contraignant. Ainsi, les juges réalisent que "les mesures en cause, du fait de leur objet, ... et de leur généralité, constituent des recommandations".
3. Proportionnalité et légalité : Les requérants n’étayent pas leur affirmation selon laquelle les mesures sont manifestement disproportionnées par rapport au droit à la vie privée ou à la liberté de circulation. Le tribunal conclut que les requêtes étaient infondées, ne reposant pas sur des arguments valables concernant la proportionnalité ou la légalité des dispositions mises en cause.
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie sur les dispositions suivantes du Code de la santé publique et des décrets d'application :
- Code de la santé publique : Le cadre juridique pour la gestion des crises sanitaires est explicitement référencé, ce qui légitime les décrets adoptés.
- Décret n° 2020-548 - Article 1 : "Les mesures d'hygiène définies en annexe 1... doivent être observées en tout lieu et en toute circonstance." Ce passage établit le caractère obligatoire des mesures d'hygiène.
- Décret n° 2020-663 - Article 1 : Il conserve les dispositions similaires au précédent décret, renforçant la continuité des mesures prises.
- Annexe 1 des décrets : "Les masques doivent être portés systématiquement par tous dès lors que les règles de distanciation physique ne peuvent être garanties." Cela montre que le port du masque n'est pas une mesure universelle, mais contextualisée à la situation de proximité.
L’analyse démontre que les mesures visent à protéger la santé publique dans un cadre légal approprié et reste proportionnée par rapport à la situation sanitaire exceptionnelle due à la pandémie de COVID-19.