Résumé de la décision
La société civile immobilière ASAP a acquis un appartement à Paris et a conclu plusieurs baux, dont un avec M. B... et d'autres avec des sociétés. L'administration fiscale a considéré que les loyers versés par ces sociétés constituaient une libéralité à M. B..., entraînant des compléments d'imposition. Le ministre de l'action et des comptes publics a interjeté appel d'un jugement ayant accordé une décharge de ces impôts à M. B.... La cour administrative d'appel de Paris a rejeté le pourvoi, estimant que l'administration n'avait pas démontré que les loyers constituaient une distribution occulte au profit de M. B....
Arguments pertinents
1. Absence de preuve d'une distribution occulte : La cour a affirmé que l'administration fiscale ne prouvait pas que les loyers versés étaient une libéralité à M. B..., en rappelant que "lorsqu'une société a pris en charge des dépenses incombant normalement à un tiers […] il appartient à l'administration [...] d'établir, d'une part, que la prise en charge de cette dépense ne comportait pas de contrepartie".
2. Non-qualité de M. B... comme associé : L'argument selon lequel M. B..., n'étant pas associé à la SCI ASAP, ne pouvait bénéficier des loyers en tant qu'avantage était également central. La cour note que, "le paiement de cet emprunt incombait à la SCI ASAP et que M. B... ne pouvait être regardé comme ayant appréhendé cet avantage".
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article 111 du Code général des impôts : Cet article précise que "sont notamment considérés comme revenus distribués : (...) c. les rémunérations et avantages occultes". Cela impose à l'administration de prouver l'absence de contrepartie pour que des paiements puissent être requalifiés en tant que revenus distribués.
2. Éléments de preuve exigés : Selon l'article 120 du même code, les "répartitions faites aux associés, aux actionnaires et aux porteurs de parts de fondateur […] à un titre autre que celui de remboursement d'apports" doivent être clairement établies afin de justifier d'une imposition comme revenu.
3. Sur la preuve de l'intention de la libéralité : La partie juge essentielle à démontrer que l'intention de l'octroi d'une libéralité était présente, comme souligné dans l'arrêt : "qu'il existait une intention, pour celle-ci, d'octroyer, et pour le tiers, de recevoir, une libéralité".
En résumé, la cour a rejeté le pourvoi du ministre, affirmant que la charge de la preuve incombait à l'administration fiscale et qu'elle n'avait pas fourni de preuves suffisantes pour établir l'existence d'une distribution occulte.