Résumé de la décision :
La décision concerne un pourvoi interjeté par la Régie autonome des transports parisiens (RATP) contre un jugement du tribunal administratif de Paris. Ce jugement avait ordonné la communication à M. A... d'une instruction générale dont la RATP refusait la transmission, considérant ce document comme non public. Le Conseil d'État a décidé d'ordonner le sursis à exécution des articles 1er et 3 du jugement contesté, en raison des conséquences potentiellement irréparables résultant de cette communication.
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Arguments pertinents :
1. Conséquences irréparables : L'exécution des articles litigieux entraînerait la communication de l'instruction générale à M. A..., ce qui "revêtirait un caractère irréversible" et pourrait causer des impacts "difficilement réparables".
2. Sérieux du moyen de droit : Le Conseil d'État a jugé que la RATP a fondé son pourvoi sur un argument solide, à savoir que le tribunal administratif avait "commis une erreur de droit" en considérant l'instruction générale comme un document administratif au sens de la loi de 1978. Cela semble être un argument sérieux, justifiant non seulement l'annulation du jugement contesté mais aussi l'infirmation de la solution des juges du fond.
3. Sursis à exécution : En application de l'article R. 821-5 du Code de justice administrative, le Conseil d'État a décidé qu'il était approprié d'ordonner le sursis à l'exécution du jugement attaqué.
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Interprétations et citations légales :
1. Article R. 821-5 du Code de justice administrative : Cet article permet à la formation de jugement de suspendre l'exécution d'une décision juridictionnelle si celle-ci risque d'entraîner des conséquences irrémédiables et si les moyens invoqués semblent sérieux. La citation précise : "La formation de jugement peut, à la demande de l'auteur du pourvoi, ordonner qu'il soit sursis à l'exécution d'une décision juridictionnelle rendue en dernier ressort si cette décision risque d'entraîner des conséquences difficilement réparables".
2. Loi n° 78-573 du 17 juillet 1978 : Cette loi régit l'accès aux documents administratifs et souligne la distinction entre les documents publics et ceux qui ne peuvent être communiqués. Le tribunal administratif avait considéré que l’instruction générale devait être regardée comme un document administratif, ce que le Conseil d’État a remis en question.
3. Erreur de droit : Le Conseil d'État a interprété la qualification de l’instruction générale comme une erreur de droit, soulignant que le tribunal administratif n'avait pas correctement évalué les faits en relation avec le cadre juridique de ladite loi. Cela illustre l'importance d'une évaluation méthodique des catégories de documents administratifs.
Cette décision met en lumière la complexité de la définition des documents administratifs et l'importance du principe de prudence dans la communication de documents pouvant engager des enjeux sensibles.