Résumé de la décision
La société Presse Actu Ltd a saisi le Conseil d'Etat d'un recours tendant à l'annulation pour excès de pouvoir d'une décision de l'ARCEP concernant l’application de l'article 5 de la loi du 22 avril 1947, modifiée par la loi du 18 octobre 2019. Cette décision permet aux distributeurs de presse de refuser d'accéder à la diffusion de titres non agréés par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP). Le Conseil d'Etat a rejeté la requête de Presse Actu Ltd, considérant que le communiqué de l'ARCEP et son courrier électronique n’étaient pas des décisions susceptibles de recours.
Arguments pertinents
Le Conseil d’Etat a fondé sa décision sur plusieurs points juridiques clés :
1. Absence de décision administrative: Le communiqué, considéré comme l’expression d’un diffuseur anonyme, et le courrier électronique de l'ARCEP, visant à confirmer l'applicabilité des dispositions législatives, ne peuvent être regardés comme des décisions administratives susceptibles de recours. Le Conseil précise qu'"il résulte de ce qui précède que les conclusions de la société Presse Actu Ltd tendant à son annulation ne sont pas recevables."
2. Rejet de la question prioritaire de constitutionnalité: Le Conseil a également décidé de ne pas se prononcer sur la question prioritaire de constitutionnalité soulevée par la société requérante, justifiant son approche par le fait que la demande n'était pas recevable.
3. Dispositions relatives aux frais: Enfin, il est mentionné que les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative interdisent de mettre une somme à la charge de l'Etat, qui n'est pas la partie perdante dans cette instance.
Interprétations et citations légales
Les principaux textes législatifs appliqués dans la décision comprennent :
- Loi n° 47-585 du 22 avril 1947 : Cet article traite des obligations des distributeurs de presse en ce qui concerne l'agrément des titres par la CPPAP. Le Conseil d'Etat, dans son analyse, rappelle que ces obligations sont désormais en vigueur dans la rédaction issue de la loi du 18 octobre 2019.
- Code de justice administrative - Article L. 761-1 : Cet article précise les conditions dans lesquelles des frais peuvent être mis à la charge de l'Etat. Le Conseil d'Etat a appliqué cet article pour statuer qu'il n'y avait pas lieu d'imposer des frais à l'Etat, indiquant que "les dispositions de l'article L. 761-1 du code de justice administrative font obstacle à ce qu'une somme soit mise à ce titre à la charge de l'Etat, qui n'est pas, dans la présente instance, la partie perdante."
Ces points témoignent de la rigueur de l'analyse juridique menée par le Conseil d'Etat, soulignant la distinction entre une simple communication et une décision administrative formelle, ainsi que le cadre juridique appliqué dans le cadre d'un recours pour excès de pouvoir.