Résumé de la décision
M. A... B..., chef d'escadron de gendarmerie, a été sanctionné par un "blâme du ministre" en raison de sa consommation d'alcool durant son service et d'un comportement inapproprié vis-à-vis d'un commerçant. M. B... a demandé l'annulation de cette sanction devant le Conseil d'État. Après examen, le tribunal a rejeté sa requête, considérant que les éléments constitutifs de l'infraction étaient établis et que la sanction n'était pas disproportionnée.
Arguments pertinents
1. Communication des pièces : M. B... a signé un bordereau attestant avoir reçu 59 pièces, y compris un enregistrement vidéo pertinent. Par conséquent, le moyen qui allègue qu'il n'a pas eu accès à cette preuve est infondé.
2. Impartialité de l'enquête : Aucune règle n'obligeait les enquêteurs à entendre tous les témoins. M. B... a de plus fourni des témoignages en sa faveur et n'a pas démontré de partialité dans le traitement de sa cause. Cela valide le rejet de son argument quant à l'impartialité des enquêteurs.
3. Comportement reproché : Les témoignages recueillis indiquent qu'il a effectivement consommé de l'alcool durant son service et a eu un comportement inapproprié, en contradiction avec son obligation d'exemplarité comme défini par le Code de la sécurité intérieure (article R. 434-12 et R. 434-14).
4. Proportionalité de la sanction : La ministre des armées a appliqué le "blâme du ministre", ce qui est conforme aux dispositions du Code de la défense (article L. 4137-2). Le tribunal conclut que cette sanction est adaptée aux faits reprochés.
Interprétations et citations légales
1. Droit à la défense - Code de justice administrative : L'argument selon lequel M. B... n'aurait pas eu accès à l'enregistrement vidéo est rejeté puisque le requérant a confirmé réception de tous les documents pertinents, illustrant ainsi le respect de son droit à une défense éclairée.
2. Impartialité des enquêteurs - Code de la sécurité intérieure : Le tribunal rappelle qu'il n'y a pas d'obligation légale de faire entendre tous les témoins en faveur de la personne sanctionnée. Cela se base sur l'article R. 434-14 qui impose au gendarme un comportement digne en toutes circonstances, soulignant l'importance de son image auprès du public.
3. Exemplarité des gendarmes - Code de la sécurité intérieure :
- Article R. 434-12 : "Le policier ou le gendarme ne se départ de sa dignité en aucune circonstance."
- Article R. 434-14 : "Il veille à ne porter, par la nature de ses relations, aucune atteinte à leur crédit ou à leur réputation."
4. Sanctions disciplinaires - Code de la défense :
- Article L. 4137-2 : "Les sanctions disciplinaires appliquées aux militaires sont réparties en trois groupes", précisant que le blâme infligé est proportionné.
Ces éléments mettent en lumière la rigueur procédurale et la nécessité de respecter les normes d'exemplarité imposées aux membres des forces de gendarmerie, soutenant ainsi la décision du tribunal.