Résumé de la décision
La décision concerne une requête présentée par le syndicat UATS-UNSA visant à être invité à une réunion d'information organisée par le ministre de l'intérieur, réunion prévue pour le 14 novembre. Le syndicat soutenait que son exclusion de cette réunion constituerait une atteinte aux règles du dialogue social dans la fonction publique, affirmant être un syndicat représentatif des personnels administratifs et techniques de la police nationale. Cependant, le juge des référés du Conseil d'Etat a rejeté la requête en raison d'une incompétence jurisprudentielle, indiquant que le litige ne relevait pas de sa compétence directe.
Arguments pertinents
1. Urgence et incompétence du juge : Le juge a constaté que même si le syndicat argué d'une certaine urgence liée à la réunion prochaine, cela ne suffisait pas à justifier le recours à la procédure des référés, car la demande ne se rattachait pas à un litige dont le Conseil d'Etat aurait la compétence exclusive. En effet, il est précisé que "le juge des référés ne peut être régulièrement saisi... que pour autant que le litige principal... ressortit à la compétence directe du Conseil d'Etat".
2. Nature de la demande : La demande du syndicat UATS-UNSA était formulée comme une injonction à l'égard du ministre de l'intérieur. Toutefois, comme souligné dans la décision, cette forme de demande ne pouvait pas être relue comme un litige administratif pertinent pour le Conseil d'Etat, le juge déclarant que "cette demande n'est pas susceptible de se rattacher à un litige dont il appartient au Conseil d'Etat de connaître".
Interprétations et citations légales
- Code de justice administrative - Article L. 521-2 : Cet article évoque la possibilité pour le juge des référés d'ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale lorsque ceci est justifié par l'urgence. Ce texte, tout en ayant été cité pour justifier le caractère urgent de la demande, n'a pas suffi à établir la compétence du juge, prouvant ainsi que l'urgence n'est qu'un des critères à respecter.
- Code de justice administrative - Article L. 522-3 : Ce dernier permet au juge des référés de rejeter une requête s'il apparaît manifeste que la demande n'est pas fondée, ce que le juge a utilisé pour classer la requête du syndicat comme infondée, arguant que "la condition d'urgence n'est pas remplie".
- Code de justice administrative - Article R. 522-8-1 : Cet article stipule comment le juge des référés doit se prononcer en cas de déclinaison de compétence, ce qui s'applique pleinement au cas présent. Le juge a décidé de suivre cette voie en déclarant que "le juge des référés qui entend décliner la compétence de la juridiction rejette les conclusions dont il est saisi".
En conclusion, cette décision met en exergue la nécessité de respecter la compétence juridictionnelle dans le cadre des recours en référés, même lorsque des arguments d'urgence sont présentés.