Résumé de la décision
La décision concerne la requête de M. A... visant à suspendre une ordonnance de désistement prononcée à son encontre le 7 septembre 2020 par le juge du pôle social du tribunal judiciaire de Strasbourg. Le juge des référés du Conseil d'État, après examen, conclut qu'il n'est pas compétent pour traiter cette affaire, celle-ci relevant de la juridiction de l'ordre judiciaire. En conséquence, la requête est rejetée.
Arguments pertinents
1. Incompétence de la juridiction administrative : La juridiction administrative n'est pas habilitée à se prononcer sur les décisions rendues par une juridiction de l'ordre judiciaire, comme le souligne l'article L. 522-3 du Code de justice administrative : "le juge des référés peut [...] rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque [...] il apparaît manifeste, au vu de la demande, que celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative," ce qui s'applique directement au cas de M. A....
2. Urgence non justifiée : Même si la condition d'urgence était remplie, le juge serait tenu de constater qu'il n'a pas compétence pour examiner les décisions judiciaires de l'ordre judiciaire, ce qui renforce le caractère incompétent de la demande de M. A....
Interprétations et citations légales
La décision s'appuie principalement sur deux articles du Code de justice administrative :
- Article L. 521-2 du Code de justice administrative : "Saisi d'une demande en ce sens justifiée par l'urgence, le juge des référés peut ordonner toutes mesures nécessaires à la sauvegarde d'une liberté fondamentale [...]". Cet article définit les prérogatives du juge des référés, mais souligne aussi la nécessité de l'urgence et de la compétence.
- Article L. 522-3 du Code de justice administrative : Cet article énonce la procédure de rejet d'une requête:notamment lorsque celle-ci ne relève pas de la compétence du juge administratif. La décision précise que la requête de M. A... est manifestement hors du cadre de compétence, car il vise une décision émanant d'un tribunal judiciaire.
En ce sens, l'article R. 522-8-1 du même code stipule également que le rejet des conclusions par le juge des référés se fait par voie d'ordonnance, ce qui a été appliqué dans ce cas.
La décision présente donc une interprétation claire des textes législatifs, marquant avec précision les limites de compétence entre le judiciaire et l'administratif, et insistant sur le fait qu'une décision d'une juridiction de l'ordre judiciaire (ici, le pôle social du tribunal judiciaire) ne peut être contestée devant une juridiction administrative.