Résumé de la décision
La décision traite d'une requête présentée par M. B... devant le juge des référés du Conseil d'État, demandant la suspension de l'article 4 du décret n° 2020-1310 du 29 octobre 2020, qui imposait un confinement de la population. La requête évoquait l'urgence et les atteintes aux libertés fondamentales. Toutefois, le décret a été modifié par le décret n° 2020-1582 du 14 décembre 2020, limitant les interdictions à des déplacements entre 20 heures et 6 heures du matin. En conséquence, les conclusions de la requête sont devenues sans objet, entraînant un non-lieu à statuer.
Arguments pertinents
1. Urgence et atteintes aux libertés fondamentales : M. B... soutenait que la condition d'urgence était bien présente en raison de diverses atteintes graves aux libertés, notamment la liberté d'aller et venir, la vie privée et familiale, ainsi que la liberté de réunion.
2. Proportionalité de la mesure : Il argüait que le décret était disproportionné, car le respect des gestes barrières suffirait pour contenir la propagation du virus, remettant en question l'efficacité d'un confinement total.
3. Modification de la législation : Suite à la modification du décret, le juge a conclu que les motifs avancés par M. B... n'étaient plus applicables, rendant la requête sans objet : "Dès lors, il n'y a plus lieu d'y statuer".
Interprétations et citations légales
1. L'urgence et la sauvegarde des libertés : L'article L. 521-2 du code de justice administrative stipule que le juge des référés peut ordonner des mesures lorsque "une personne morale de droit public ou un organisme de droit privé chargé de la gestion d'un service public aurait porté, dans l'exercice d'un de ses pouvoirs, une atteinte grave et manifestement illégale" à une liberté fondamentale. Cette disposition est cruciale pour justifier l'intervention du juge des référés en cas d'urgence.
2. Changement législatif postérieur à la requête : Le juge a constaté que le décret initial avait été modifié, ce qui a fait perdre à la demande de M. B... son fondement, renforçant ainsi le principe selon lequel une mesure législative qui a évolué peut rendre obsolète les recours fondés sur l'ancienne mesure.
Cette décision rappelle l'importance de la réactivité législative en période de crise et souligne le rôle du juge dans l'évaluation de la légalité des mesures, tout en tenant compte des évolutions juridiques.