Résumé de la décision
La décision porte sur une requête de M. A... visant à suspendre un arrêté du préfet de la Seine-Maritime imposant le port du masque dans plusieurs communes. M. A... arguait que certaines communes ne faisaient pas partie d'une continuité urbaine avec Rouen et que les mesures étaient disproportionnées par rapport aux objectifs de santé publique. Cependant, postérieurement à la requête, le préfet a abrogé cet arrêté et pris un nouvel arrêté modifiant le périmètre et la durée de l'obligation du port du masque. En conséquence, la cour a déclaré la demande de M. A... sans objet et n'a pas statué sur le fond de la requête.
Arguments pertinents
1. Isolement géographique : M. A... soutenait que quatre communes étaient isolées géographiquement et ne remplissaient pas les critères pour être incluses dans le périmètre d'obligation du port du masque. Ce point soulève des questions quant à la pertinence des critères géographiques dans la définition des mesures de santé publique.
2. Absence de précisions sur les indicateurs : L’argument selon lequel l'arrêté contesté ne précisait pas les indicateurs de suivi par commune met en avant l'exigence de transparence et de justification dans la prise de décision administrative.
3. Proportionnalité des mesures : M. A... contestait la proportionnalité des mesures, suggérant que les indicateurs de population ou de mouvements pendulaires n'étaient pas adéquats pour justifier de telles restrictions. Ce point interroge le fondement de l'équilibre entre la protection de la santé publique et les libertés individuelles.
4. Désistement du préfet : Après l'introduction de la requête, un nouvel arrêté a été émis, ce qui a conduit les juges à conclure que la demande de M. A... n'avait plus de fondement. La mention de ce nouveau développement illustre l'importance de la réactivité des autorités administratives face à des situations évolutives.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du code de justice administrative : Cet article stipule que le juge peut prendre des mesures pour protéger une liberté fondamentale face à une atteinte grave et manifestement illégale. Le texte souligne la nécessité d'une urgence, ce qui est central à l'évaluation de la recevabilité des demandes en référé.
2. Désistement et non-lieu : La décision stipule que "le juge des référés peut, dans le cadre de son office, donner acte du désistement ou constater un non-lieu sans tenir d'audience." Cela confirme que, lorsque des circonstances nouvelles émergent, la juridiction peut classer l'affaire sans développement d'audience.
3. Proportionnalité de l'interdiction : Le choix de mesures fondées sur des critères de densité de population et de "mouvements pendulaires" illustre le débat sur la pertinence de certains indicateurs dans le cadre des mesures de santé publique. Le juge doit évaluer la cohérence entre les objectifs visés et les restrictions imposées.
Conclusion
La décision démontre une application pragmatique du droit administratif face à des situations d'urgence sanitaire. Elle met également en lumière les tensions entre la sécurité sanitaire et le respect des libertés fondamentales, tout en soulignant le rôle actif des autorités publiques dans l'ajustement de leurs mesures en fonction de l'évolution des contextes sanitaires.