Résumé de la décision
La décision concerne l'appel d'une association, Civitas, contre un arrêté interdisant une manifestation religieuse prévue le 22 novembre 2020 à Clermont-Ferrand. Le juge des référés du Conseil d'Etat a déclaré que l'appel avait perdu son objet, étant donné que la manifestation allait commencer avant qu'une décision puisse être rendue. En conséquence, il n'y avait pas lieu de statuer sur l'appel.
Arguments pertinents
1. Urgence et atteinte aux libertés fondamentales : L'association soutenait que la condition d'urgence était remplie, car la manifestation était prévue pour le jour même, et que l'arrêté portait atteinte à des libertés fondamentales telles que la liberté de réunion et de religion.
2. Inopportunité de statuer : Le juge des référés a noté que les exigences de la procédure contradictoire, adaptées à la situation d'urgence, ne permettaient pas de statuer avant le début de la manifestation. Ce manque de temps aurait entraîné la perte de l'objet de l'appel, rendant ainsi impossible une décision utile.
3. Dispositions légales : En vertu de l'article L. 521-2 du code de justice administrative, le juge des référés peut ordonner des mesures pour sauvegarder des libertés fondamentales, mais le délai exigé pour la procédure contradictoire a fait obstacle à un jugement en temps utile.
Interprétations et citations légales
1. Article L. 521-2 du code de justice administrative : Cet article établit que le juge des référés peut, en cas d’atteinte grave et manifestement illégale à une liberté fondamentale, ordonner les mesures nécessaires. Il souligne également la capacité du juge à rendre des décisions sous 48 heures. Le texte stipule que « le juge des référés peut ordonner toute mesure nécessaire à la sauvegarde d'une liberté fondamentale », affirmant ainsi le pouvoir du juge dans ces situations.
2. Article L. 5 du code de justice administrative : Cet article suggère que les exigences de la procédure contradictoire peuvent être adaptées à l'urgence, mais dans ce cas spécifique, le besoin d'une décision rapide n'a pas été suffisant pour permettre la mise en œuvre de cette procédure. La jurisprudence enseigne que l'absence de temps pour instruire des demandes rapidement peut rendre l'appel ineffectif, illustrant la complexité des procédures administratives en situations d’urgence.
Pour la décision prise par le juge, l’absence de pouvoir d'agir avant le début de la manifestation, couplée à l'impossibilité de statuer sans y avoir statué au préalable, met en exergue la nécessité d'un équilibre difficile entre la protection des libertés individuelles et le respect des délais légaux.