Résumé de la décision
Cette décision du juge des référés concerne une requête déposée par le Syndicat national des agents des douanes (SNAD-CGT) visant à suspendre l'exécution d'un arrêté ministériel supprimant le bureau des douanes et droits indirects des Sables-d'Olonne. Le juge a rejeté la demande de suspension en considérant qu'elle était manifestement mal fondée. L'arrêté contesté ne transfère pas les responsabilités de contrôle et de gestion au bureau des affaires maritimes, ce qui rend inapplicable l'argument du syndicat selon lequel un tel transfert aurait été négligé dans la loi de finances. Ainsi, la requête a été déclarée irrecevable.
Arguments pertinents
1. Urgence et légalité : Selon l'article L. 521-1 du Code de justice administrative, la suspension d'une décision administrative nécessite à la fois une situation d'urgence et un doute sérieux quant à la légalité de la décision. Le juge a constaté que ces conditions n'étaient pas remplies, car la requête se fondait sur une interprétation erronée des faits et des textes de loi.
2. Inapplicabilité de l'argument du transfert auprès des affaires maritimes : Le juge a affirmé que "l’arrêté dont le SNAD-CGT demande au juge des référés de suspendre l'exécution n'a pas pour objet et ne peut légalement avoir pour effet de transférer à la direction des affaires maritimes les missions de gestion et de contrôle", rendant ainsi illégitime la demande de suspension.
Interprétations et citations légales
1. Interprétation de l'article 47 du Code des douanes : Cet article stipule que "Les bureaux de douane sont établis et supprimés par des arrêtés du ministre de l'économie et des finances sur la proposition du directeur général des douanes". Cela signifie que cette décision ministérielle est parfaitement légale et n’engage pas le transfert des responsabilités.
2. Évaluation selon la Loi n° 2019-1479 : À l'article 184 de cette loi de finances, il n'est pas explicitement précisé que les missions du bureau des douanes doivent être transférées à autre entité. En effet, le juge souligne que "dès lors, le syndicat ne peut utilement soutenir qu'un tel transfert de la gestion et du contrôle n'aurait pas été prévu par les dispositions", confirmant qu’aucune obligation légale ne contraint à ce transfert.
3. Article L. 522-3 du Code de justice administrative : Cet article permet au juge de rejeter une requête sans instruction si les conditions d'urgence ne sont pas remplies. Le juge a appliqué cette disposition en déclarant la requête du SNAD-CGT manifestement mal fondée.
En résumé, la décision repose sur une rigoureuse analyse des textes de loi et sur la constatation que la requête ne reposait sur aucune fondation juridique valable.