Résumé de la décision :
La décision porte sur la requête du syndicat "Confédération paysanne du Var", qui cherchait à obtenir des données sur l'exclusion de certaines communes du nouveau zonage agricole. Le juge des référés a rejeté cette requête, considérant que le litige ne relevait pas de la compétence du Conseil d'État en premier et dernier ressort. L'arrêté contesté, qui définit les zones agricoles défavorisées, n'est pas considéré comme un acte réglementaire à ce titre. En conséquence, aucune mesure d'urgence n'a été jugée nécessaire.
Arguments pertinents :
1. Incompétence du Conseil d'État : L'arrêté en question ne crée pas de nouvelles règles, mais applique un ensemble de règles prédéfinies. Par conséquent, il "ne relève donc pas de la catégorie des actes réglementaires dont il appartient au Conseil d'État de connaître en premier et dernier ressort".
2. Conditions d'urgence non remplies : Le juge a considéré qu'aucune atteinte manifeste et grave à une liberté fondamentale n'était démontrée par la requête, ce qui a conduit au rejet selon l'article R. 522-3 du code de justice administrative.
3. Rejet des conclusions au titre de l'article L. 761-1 : Puisque les conclusions étaient rejetées, cela impliquait également le non-lieu à des frais de justice au bénéfice de la requérante.
Interprétations et citations légales :
1. Article L. 522-3 du code de justice administrative : "Le juge des référés peut, par une ordonnance motivée, rejeter une requête sans instruction ni audience lorsque la condition d'urgence n'est pas remplie ou lorsqu'il apparaît manifeste, au vu de la demande, que celle-ci ne relève pas de la compétence de la juridiction administrative, qu'elle est irrecevable ou qu'elle est mal fondée." Cela souligne que la procédure de référé est strictement réservée aux cas d'urgence et de compétence clairement établie.
2. Article R. 311-1 du code de justice administrative : "Le Conseil d'État est compétent pour connaître en premier et dernier ressort : (...) 2° des recours dirigés contre les actes réglementaires des ministres et des autres autorités à compétence nationale..." Cet article établit le cadre de compétence du Conseil d'État.
3. Article R. 522-8-1 du code de justice administrative : Cet article permet au juge des référés de décliner sa compétence sans transmettre la requête à une autre juridiction, renforçant ainsi l'autonomie du juge.
Dans cette décision, la cour met en évidence que, pour être admissible devant la juridiction administrative, une demande doit non seulement démontrer une urgence, mais également relever des compétences claires, ce qui n'était pas le cas dans le présent litige.