Résumé de la décision
La décision concerne un pourvoi en cassation formé par M. A... contre un arrêt de la cour administrative d'appel de Paris qui avait précédemment rejeté sa demande d'annulation du refus implicite du Premier ministre de lui attribuer des noms de domaine relevant de l'extension "e164.arpa". M. A... soutenait que les dispositions des articles L. 45 et L. 45-1 du code des postes et des communications électroniques étaient contraires à la Constitution. Cependant, le Conseil d'État a conclu qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer la question prioritaire de constitutionnalité (QPC) au Conseil constitutionnel, considérant que les griefs soulevés n'étaient pas sérieux.
Arguments pertinents
1. Applicabilité des dispositions contestées : Le Conseil d'État a affirmé que les articles L. 45 et L. 45-1 du code des postes et des communications électroniques étaient applicables à l'affaire, car ils régissent l'attribution et la gestion des noms de domaine. Ces dispositions n'avaient pas été déclarées conformes à la Constitution antérieurement par le Conseil constitutionnel.
> "Ces dispositions sont applicables au présent litige et n'ont pas déjà été déclarées conformes à la Constitution par le Conseil constitutionnel."
2. Exclusion législative : Il a été noté que le législateur avait expressément limité l'application des dispositions contestées aux noms de domaine correspondant aux codes pays. Le Conseil a aussi souligné qu'aucune disposition constitutionnelle n'exigeait que le législateur règle la gestion de tous les noms de domaine.
> "Le législateur a entendu expressément exclure du champ d'application des dispositions contestées les noms de domaine autres que ceux correspondant aux codes pays du territoire national ou d'une partie de celui-ci."
3. Incompétence négative : M. A... a allégé que les dispositions législatives constituaient une incompétence négative, affectant divers droits et libertés constitutionnels. Toutefois, le Conseil a jugé que cette allégation ne pouvait pas soutenir la sérénité de la QPC.
> "Ne peut être regardé comme sérieux le grief tiré de ce que le législateur aurait méconnu l'étendue de sa compétence."
Interprétations et citations légales
1. Code des postes et des communications électroniques - Article L. 45 : Cet article précise que l'attribution et la gestion des noms de domaine sont centralisées par un organisme unique, et il détermine les critères d'attribution qui doivent respecter l'intérêt général et être non discriminatoires.
> "L'attribution et la gestion des noms de domaine rattachés à chaque domaine de premier niveau [...] sont centralisées par un organisme unique dénommé 'office d'enregistrement'."
2. Code des postes et des communications électroniques - Article L. 45-1 : Cet article stipule que les noms de domaine sont attribués dans l'intérêt général, garantissant le respect des libertés de communication et d'entreprendre.
> "Les noms de domaine sont attribués et gérés dans l'intérêt général selon des règles non discriminatoires et transparentes, garantissant le respect de la liberté de communication, de la liberté d'entreprendre et des droits de propriété intellectuelle."
Conclusion
Finalement, le Conseil d'État a décidé qu'il n'y avait pas lieu de renvoyer la QPC au Conseil constitutionnel, considérant que la question soulevée ne respectait pas les critères de nouveauté ou de sérieux requis pour être examinée. Les dispositions législatives en question n'avaient pas été déclarées inconstitutionnelles et le cadre législatif était jugé conforme aux exigences constitutionnelles.